A la veille de chaque campagne, nous relevons les mêmes problèmes qui rejaillissent pour justifier une augmentation des prix.
Ce manège dure depuis des années. Rien n’est fait pour le contrecarrer.
A la veille de chaque campagne, nous relevons les mêmes problèmes qui rejaillissent pour justifier une augmentation des prix. Le consommateur, qui croyait que les tiraillements du secteur avicole allaient prendre fin avec la fixation des prix de vente des… précieux gallinacés, se réveille sur une augmentation du prix des œufs. Pour présenter et justifier ce dossier, il y a les mêmes argumentations : hausse des aliments servis aux poulets de chair ou de ponte, de la main-d’œuvre, des emballages, du carburant, etc.
Il y a sans doute du vrai, mais ces assauts qui se répètent, toujours à la veille des campagnes que s’apprête à vivre un secteur donné, finissent par imposer au moins deux points essentiels.
Le premier nous amène à croire que tout ce qui se fait est un provisoire qui dure. Rien n’est réglé conformément à un plan d’action à même de résoudre les problèmes fondamentaux. Le deuxième se rapporte à l’absence totale de responsabilité de la part de ceux qui sont chargés de ces dossiers. Cela fait des années que durent ces tracas dont le consommateur est le premier lésé.
En effet, enregistrer des hausses de prix à répétition, dans des secteurs vitaux, n’est pas toujours agréable, surtout que l’avis des consommateurs n’apparaît nulle part.
De toutes les façons, y aurait-il eu un avis, on passera outre, car les pontes qui manipulent ces secteurs sont assez puissants (pour le moment ?)pour imposer leurs conditions.
Le lait se fait attendre
En attendant que l’on se mette d’accord sur le prix du lait à la production et à la vente au public, on est en droit de se poser une question toute naïve : alors que nous allons vers la période de haute lactation (mars à juillet) où est passé le lait que l’on est en train de ramasser un peu partout ?
Il y a bien une quantité dont on s’efforce de saupoudrer quelques points de vente des grandes surfaces et que l’on revend à raison de deux paquets par personne. Au bout d’une petite heure, parfois beaucoup moins, tout disparaît. Alors que le yaourt ne manque pas sur les étalages, le lait fait défaut.
En fin de compte, la filière lait n’a pas fini avec ses problèmes. Depuis la fameuse réunion qui a eu lieu le …. lundi 22 février 2021 « sous la coprésidence du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche par intérim et du Développement des exportations, consacrée à l’examen de questions conjoncturelles, il a été convenu d’activer les mécanismes à même d’éviter les difficultés liées à l’abondance des stocks de lait, à l’approche de la période de haute lactation, il a été décidé de :
*diagnostiquer les problèmes au niveau du système de pâturage, et trouver les moyens pour en assurer une meilleure répartition et renforcer le contrôle au niveau des circuits de distribution ;
*Assurer un stock stratégique d’orge, en facilitant l’importation par l’Office des céréales ;
*Préparer sous quinzaine une stratégie en vue d’améliorer le dispositif des aliments pour bétail subventionnés (sedari et orge), et œuvrer à concevoir une application permettant de déterminer les besoins du bétail, et garantissant la bonne répartition et le contrôle des circuits de distribution ».
Considérant que la filière laitière est un acquis de premier ordre, sa mise en place n’a pas été facile, il est impérieux de la protéger. On doit accélérer les pourparlers et écouter toutes les parties prenantes. Les problèmes relatifs aux prix, à la subvention du lait, à la collecte, au séchage en cas de surproduction doivent être résolus pour l’intérêt de ce secteur vital.
Les dattes : complications en vue
La récolte des dattes s’effectue de septembre à décembre pour les dattes communes, d’octobre à décembre pour la Deglet Nour du Jérid, et de novembre à mi-décembre pour la Deglet Nour du Nefzaoua.
Actuellement sur le marché, il faudrait éviter de se faire piéger par des vendeurs sans scrupules qui offrent à la vue des caisses dont la première couche, qui provient, de la récolte de cette année cache des dattes de la saison passée.
Les producteurs, selon les dernières informations, ne cachent pas leur désarroi. Ceux qui sont habitués à acheter sur pied ne se sont pas manifestés. Au marché de gros, cela ne va pas si fort et les prix sont au plus bas. Et pour cause, les habituels rentiers attendent leur heure surtout que leurs dépôts regorgent de produits datant de la précédente campagne. Le pouvoir d’achat en berne n’a pas permis un écoulement habituel. Ces complications, encore une fois, sont dues au traitement au jour le jour de ces grands dossiers qui reviennent de manière cyclique pour empoisonner surtout la vie des petits producteurs.
Ils sont près de 50.000 petits agriculteurs, gérant chacun une exploitation de 1 ou 2 hectares avec en moyenne une centaine de palmiers. Depuis des années, ils sont acculés à vendre à perte, parce qu’ils ne peuvent faire autrement.
Ces agriculteurs seront, dans quelque temps, la proie des spéculateurs. Leurs produits seront happés par les dépôts de ceux qui contrôlent le marché en imposant, le moment voulu, leurs conditions.
Ce manège dure depuis des années. Rien n’est fait pour le contrecarrer.
Les huiles végétales : une politique à revoir
Quand se décidera-t-on à réduire les importations d’huiles végétales et se tournera-t-on vers notre huile d’olive nationale ?
Nous avons, sur ces mêmes colonnes, suggéré d’opter pour l’huile de grignon qui est supposée être meilleure que ce que nous importons en devises, alors que le pays est si près de ses sous ?
Ceux qui se cramponnent à ces huiles importées, qu’ils revendent à des prix dépassant tout entendement, et à cette fantomatique « huile subventionnée » en seront pour leurs frais.
Encore une fois, les décisions se prennent là où il ne le faut pas. L’Etat sortira pourtant gagnant en subventionnant nos producteurs et en encourageant la consommation de notre huile. Notre production suffira largement pour nous permettre d’exporter et de satisfaire le marché local.