Mehdi Mahjoub, porte-parole de la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles
«Le secteur de l’automobile évolue dans un contexte marqué par un manque au niveau de l’offre, alors que la demande reste ferme. Cette situation n’est pas propre à la Tunisie. Le secteur est mondialement confronté à un manque de pièces de rechange, mais surtout à la crise des semi-conducteurs. Une voiture peut en contenir entre 1.500 et 3.000. Les problèmes des chaînes d’approvisionnement ont nettement impacté le marché mondial. Les derniers mois ont vu une flambée inédite du dollar, ce qui explique la hausse des prix des voitures. Le billet vert est passé de 2,75 dinars au premier semestre à 3,35 dinars actuellement. La devise américaine est soutenue par son statut de refuge, face au contexte géopolitique, et plus particulièrement la guerre en Ukraine. Le secteur est aussi marqué par les avancées importantes dans le dossier des voitures électriques, exonérées des taxes douanières comme le stipule la loi de finances 2022, et les voitures hybrides qui bénéficient désormais d’un abattement de 50% sur les droits de consommation. Sur le plan commercial, le marché des voitures hybrides connaît une nette progression des ventes, contrairement aux véhicules électriques, dont les ventes restent faibles, faute d’infrastructures, notamment les bornes de rechange. Il faudra plusieurs années pour développer ce marché, à l’image de ce qui s’est fait en Europe, où les véhicules électriques représentent aujourd’hui 20%».
Abdelkader Boudriga, expert financier
«Un accord serait trouvé avec les experts du Fonds monétaire international, d’ici la fin du mois d’octobre. Cela ouvrirait les portes à la signature de l’accord final. L’accord technique est désormais obtenu. Il était attendu que l’annonce de l’obtention du prêt se fasse cette semaine. Ce prêt portera sur 2 milliards de dollars. L’obtention de cet accord ouvrirait la porte à d’autres financements de la part de bailleurs de fonds internationaux. Le plus important est de réaliser un taux de croissance supérieur à 5% d’ici 2026.
Pour ma part, j’insiste sur la nécessité de procéder aux réformes nécessaires qui rendront la confiance en notre pays et à l’ensemble des opérateurs économiques. Ces réformes doivent ouvrir des horizons devant le secteur privé et les start-up. Ces réformes doivent se poursuivre dans le temps même après l’obtention du crédit du FMI. Je recommande une politique économique anticipative qui étudie les changements qui se passent dans le monde. Aussi, la diplomatie économique tunisienne devrait s’activer concernant la Banque mondiale, les pays frères et amis et les banques de développement».