Accueil Economie 8e conférence RSE de la Conect : «La RSE, levier de l’économie circulaire et de l’investissement durable»

8e conférence RSE de la Conect : «La RSE, levier de l’économie circulaire et de l’investissement durable»

L’objectif de cette édition est d’ouvrir le débat sur les perspectives collectives, locales et régionales pouvant favoriser une intégration des préoccupations des différents acteurs territoriaux. Mais aussi de faire converger leurs actions en faveur de la préservation de l’environnement, la promotion et du soutien de l’entrepreneuriat vert et circulaire.

La Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) a organisé sa 8e conférence nationale sur la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) à Tunis sur le thème «La responsabilité sociétale de l’entreprise, levier de l’économie circulaire et de l’investissement durable».

L’objectif de cette édition a été d’ouvrir le débat sur les perspectives collectives, locales et régionales pouvant favoriser une intégration des préoccupations des différents acteurs territoriaux. Mais aussi de faire converger leurs actions en faveur de la préservation de l’environnement, la promotion et du soutien de l’entrepreneuriat vert et circulaire.

Dans ce contexte, Mélodie Merenda, responsable de projets RSE, ISR et Economie circulaire au sein du département RSE du groupe «Afnor», a déclaré que son métier est de développer et de gérer les solutions de formation, de diagnostic, de conseil, d’évaluation et de labellisation de la certification en matière de RSE, finance responsable et économie circulaire. La 8e conférence RSE de la Conect avait pour objectif de présenter les grands enjeux RSE d’aujourd’hui, rappeler aux entreprises tunisiennes l’urgence à s’engager dans des démarches RSE stratégiques et dotées d’indicateurs de suivi et de performance et présenter les outils à leur disposition pour structurer, déployer et améliorer une démarche de RSE, au premier rang desquels les labels RSE.

Mélodie Merenda a annoncé également que «notre but est d’échanger avec la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (la Conect International et le réseau «Anima Investment Network») sur les meilleurs moyens à déployer pour accélérer la diffusion de la RSE au sein des entreprises tunisiennes. Ainsi que d’apporter le retour d’expérience du groupe «Afnor» sur la labellisation RSE. Notre REX est que les labels RSE soient des outils puissants pour accélérer la transition durable des entreprises. Encore faut-il qu’ils soient crédibles et robustes».

Doter les décideurs et responsables RSE de critères clairs

A la fin de 2021, la plateforme RSE a publié un intéressant rapport listant plusieurs critères pour aider les entreprises, et toutes les parties prenantes intéressées, à identifier et comparer les labels RSE. L’objectif étant de doter les décideurs et responsables RSE de critères clairs pour choisir le meilleur label RSE, car la reconnaissance de la démarche RSE d’une entreprise ne se réduit pas à un simple questionnaire en ligne. 

Selon Merenda, le label Engagé RSE d’«Afnor Certification» répond à ces critères et est aujourd’hui reconnu par le label «Responsibility Europe» : des évaluations RSE sur site sont menées par des évaluateurs experts qualifiés, sur la base d’un référentiel accessible publiquement, adossé à la norme internationale volontaire ISO26000, qui évalue les pratiques et les résultats RSE d’une entreprise.

«C’est ce qui a retenu l’attention de la Conect International et du réseau Anima Investment Network». Et d’ajouter : «J’apporte mon retour d’expérience sur la robustesse du Label Engagé RSE, outil facilitateur du futur reporting de durabilité de la CSRD, ainsi que sur le réseau Responsibility Europe. Alors que certains tentent de nous imposer leur seule vision en matière d’évaluation RSE, nous avons choisi l’approche collective pour renforcer la souveraineté européenne en matière de RSE».

Le «Cluster4green Project», qui vise à promouvoir les clusters et chaînes de valeur de PME innovantes au service du développement durable, est un exemple parfait d’approche collective que le Groupe «Afnor» et le réseau «Responsibility Europe». 

Les entreprises tunisiennes semblent motiver à s’engager dans des démarches de RSE et ont compris l’urgence à s’y engager et les opportunités qu’elles pouvaient y trouver à s’engager dans la RSE (réponse aux attentes des investisseurs durables, fidélisation des collaborateurs et baisse de l’absentéisme et du «turn over», réduction des factures liées aux consommations d’eau, d’énergie et de matière, respect de la réglementation qui va grandissante sur ce sujet, réponse à des attentes de consommateurs, clients et usagers…). Cependant, elles semblent un peu démunies d’outils et de méthodologies et ne semblent pas vraiment savoir par où commencer.

Le futur parcours de solutions RSE qui sera proposé par la Conect pourra être une réponse. En attendant le module de formation «Manager RSE» de Afaq, «Afnor International» est disponible et peut les intéresser.

Deux axes principaux 

De son côté, Zoé Luçon, experte senior au sein du réseau «Anima Investment Network», a mentionné que «Anima» est un réseau international qui a pour mission d’œuvrer à un développement économique durable et partagé dans la région Europe, Afrique et Moyen-Orient. La stratégie actuelle du réseau s’appuie sur deux axes principaux : œuvrer pour une contribution croissante des entreprises et des investissements aux objectifs de développement durable et appuyer le développement de chaînes de valeur méditerranéennes pour créer des liens entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Le réseau Anima rassemble 70 organisations membres issues de 20 pays et plus de 400 experts et partenaires associés : agences de promotion de l’investissement, organisations de développement économique, réseaux d’innovation, d’investisseurs et d’affaires, instituts de recherche et institutions internationales. «Le réseau est actuellement présidé par la Conect et nous avons également l’honneur de compter parmi nos membres plusieurs acteurs tunisiens publics et privés : l’Apii, la Fipa, TIA, le Parc d’activités économiques de Bizerte «Paeb» et «Our Digital Future» avec qui nous travaillons sur le développement des startup issues de la recherche».

Luçon a souligné, par ailleurs, que cette conférence marquait le lancement en Tunisie de Cluster4Green, un projet soutenu par le programme «ENI CBC MED» de l’Union européenne, grâce auquel nous allons soutenir le développement de l’économie circulaire et l’investissement durable en Tunisie, mais aussi en Egypte, en Jordanie et au Liban.

Cette conférence était organisée par la Conect, qui travaille sur le sujet de la RSE depuis sa création : le label RSE a été créé dès 2012, et c’est aujourd’hui la 8e édition de la conférence RSE.

«La conférence a donné la parole à des champions de la RSE en Tunisie, qu’il s’agisse d’acteurs publics ou privés : je pense par exemple à la Bourse de Tunis, à la CDC, à la Conect, aux entreprises déjà engagées dans des démarches de labellisation. L’écosystème est très riche, il faut maintenant coordonner et donner de la lisibilité, probablement à travers la création d’une plateforme comme cela a été suggéré par plusieurs intervenants», a assuré Luçon.

Améliorer les connaissances sur l’impact de l’entreprise

«Anima» propose aussi d’utiliser «Impact Rating», un outil en ligne qui permet de mobiliser les entreprises pour plus d’impacts positifs pour leurs territoires. Il évalue la performance et l’impact d’une entreprise dans ses dimensions économique, sociale, environnementale et territoriale.

Le questionnaire en ligne «Impact Rating» comprend 90 questions et 33 critères afin d’évaluer la contribution d’une entreprise au développement durable.

Il est reconnu par les organisations internationales et bénéficie du soutien de l’Union européenne, du label de l’Union pour la Méditerranée, et il est reconnu comme bonne pratique par «International Trade Center», organisation conjointe de l’OMC et des Nations unies. Il a été développé par «Anima», avec le soutien du projet européen «Ebsomed».

«Impact Rating»  peut être utilisé par toute organisation de soutien aux entreprises pour fournir l’ossature d’un prix de l’entreprise durable, d’un label RSE ou d’un programme de soutien aux entreprises. Il permet d’améliorer les connaissances sur l’impact des entreprises, de comparer les projets, mais aussi d’adapter le soutien, notamment public, pour les avantages qui peuvent être donnés à un investisseur et soutenir les projets les plus bénéfiques. «Je suis très positivement impressionnée par la maturité des démarches RSE qui ont été mises en avant. Le soutien financier de l’Union européenne va permettre de faciliter la mise en œuvre d’actions de soutien, mais les entreprises tunisiennes sont déjà conscientes que la RSE représente un investissement afin d’améliorer leur performance économique et leur résilience aux risques extra-financiers : c’est ce que montrent toutes les études et enquêtes sur le sujet», se félicite Luçon.

Pour elle, «s’engager aujourd’hui dans une stratégie RSE, c’est être prêt demain pour répondre aux obligations réglementaires qui sont en train d’être mises en place». Le contexte est particulièrement propice : le réseau «Anima» salue l’adoption de la directive Csrd  et les standards européens vont permettre une contribution croissante des entreprises au développement durable. Les entreprises à partir de 250 ETP seront dans l’obligation de communiquer un «reporting» en matière de développement durable à partir de 2024. L’Union européenne est la première région dans le monde à publier ses indicateurs, qui sont à la hauteur des enjeux. A travers les chaînes de valeur, les entreprises du sud de la Méditerranée seront également concernées. Nous avons produit un outil qui s’inscrit dans cette perspective et qui est aligné avec les Objectifs de développement durable (ODD). Il permet d’objectiver l’impact de l’entreprise et de la mettre en capacité de répondre aux exigences d’un «reporting» extra-financier. Nous croyons à la dimension régionale, Europe, Moyen-Orient Afrique. C’est l’ADN du réseau Anima. Ces initiatives seront plus fortes si nous réussissons à créer des passerelles entre nos pays, pour que les entreprises qui s’engagent dans une démarche de responsabilité bénéficient de mécanismes de reconnaissance mutualisés», a-t-elle conclu.

 

Charger plus d'articles
Charger plus par Sabrine AHMED
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *