Pénurie de produits de base | Après le sucre, le lait fait des siennes : Les tunisiens dans l’inconfort !

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Manquer d’un ou de plusieurs aliments de base est presque devenu la norme, et disposer de l’essentiel, l’exception. Une aberration totale.

Le constat est triste et amer, les Tunisiens ont appris, au fil des mois de cette pénible année 2022 marquée par la pénurie, à composer avec les aléas du marché et de la pénurie qui sévit sur de nombreuses chaînes de produits et d’aliments. Le lait tient la palme depuis quelques semaines et a relégué aux oubliettes le sucre qu’on retrouve progressivement dans les rayons des hypermarchés et sur les étalages. Précédemment importé du Brésil, il provient désormais de l’Inde par le biais du ministère du Commerce qui table, sans doute, sur de meilleurs prix d’achat. Le grand souci concerne le lait demi-écrémé qui fait l’objet d’une bataille des industriels pour en augmenter le prix et qui devient une denrée rare.

En attendant, des familles entières subsistent sans lait, aliment indispensable et vital pour les enfants et des nombreuses personnes ayant des carences en calcium. Alors, on se rabat sur ce qu’on trouve au hasard des courses ou d’une emplette.

Le lait, difficile à dénicher

Le lait de qualité supérieure ou enrichi, déjà vendu plus cher, n’en est pas moins rationné à deux paquets par client. En début de semaine,  un supermarché a proposé du lait entier écoulé à 2,25 D le litre aux alentours de midi, exposé en packs de six bouteilles, près des caisses. Plus onéreux, il est là aussi limité à un pack par client. On se demande bien comment font les familles avec des enfants en bas âge où le lait est indispensable à leur croissance et leur vitalité ?

D’une pénurie à l’autre

La situation est devenue véritablement pénible pour les citoyens qui doivent recourir au système D. En faisant du troc avec le voisin ou un membre de la famille contre d’autres aliments pour ne pas être en reste. A peine la pénurie du sucre dépassée, un autre aliment prend le relais. Le beurre, qui a volé en éclats au niveau du prix à plus de 4 D le paquet de 200 grammes, depuis la révolution du 17 décembre 2010, est devenu très prisé et la cible du rationnement même dans les épiceries fines ou commerces spécialisés.

Beurre, sucre, farine, semoule et lait sont les cinq aliments de base dont la majorité est subventionnée par la Caisse de Compensation. Ces produits ont été largement affectés par la pénurie ces dix dernières années. En général, les professionnels de la pâtisserie et les boulangeries ont la mainmise sur ces denrées et ne laissent que des miettes à la population. Ce qui est anormal et inacceptable. Cette dernière doit, en plus, subir les effets de la pénurie artificielle des spéculateurs qui continuent de sévir impunément et de commettre leurs méfaits.

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