Avant-hier soir, au Théâtre de l’Opéra de la Cité de la culture, lever du rideau de la 23e édition des Journées théâtrales de Carthage. Un parterre d’artistes, d’hommes de théâtre et de culture a illuminé la salle par sa présence. Des retrouvailles toujours renouvelées autour du 4e art d’ici et d’ailleurs. Moins glamour et clinquantes que les JCC, les JTC, manifestation annuelle, est une vitrine de la production théâtrale dans les pays arabes, africains et européens des années 2021/2022.
Présentée par le producteur Imed Dabbour, qui a zappé des noms et n’a pas été toujours à la hauteur des attentes, la cérémonie a démarré par les discours officiels d’usage pour souhaiter la bienvenue à l’assistance. Une coutume imparable qui donne le ton de la session. « Beaucoup d’amour » est le slogan lancé par Nissaf Ben Hafsia, directrice de la 23e session qui, dans l’éditorial publié dans le catalogue du festival, propose de « redéfinir la vocation des JTC, redéfinir leurs objectifs et les repositionner dans un monde en perpétuelle mutation ». Une tâche ardue qui nécessite l’implication de tous les professionnels du secteur. La directrice du comité directeur avance une autre initiative non moins importante qui consiste à « faire évoluer le festival vers un marché des arts du spectacle ».
« Depuis leur création; les JTC ont participé amplement à la promotion du 4e art et contribué en tant qu’industrie à l’essor du pays», a souligné Hayet Guettat Guermazi, ministre de la Culture, qui s’est félicitée, en outre, de la participation du Sénégal, pays hôte de l’actuelle session, et du retour du théâtre soudanais et libanais, annonçant, à la fin de son allocution, ouverte la 23e édition.
Le Sénégal à l’honneur
En effet, le Sénégal, pays du célèbre dramaturge Daniel Sorano, est à l’honneur cette année. La 23e édition célèbre le théâtre sénégalais à travers la contribution et la présence d’artistes sénégalais d’expression française notamment. « Un théâtre aux JTC, c’est un passé et un avenir commun pour l’essor du théâtre africain ».
Après un extrait de l’opéra de Don Giovanni, proposé par la soprano Amira Loubiri accompagnée au piano de Abdelmalek Loubiri et d’un ténor, des hommages posthumes ont été rendus à travers les portraits projetés sur l’écran, de l’acteur, metteur en scène et ancien directeur des JTC, Hichem Rostom, ainsi que des comédiens : Tawfik Bahri, Sodok Mejri, Mongi Tounsi, Ismaïl Bouslama, Béchir Khamouma, l’enseignant et critique Adel Habbassi et l’artiste peintre Adel Megdiche.
Puis ce fut le tour de Yasser Jradi, qui fait irruption sur scène avec sa mobylette, de chanter son célèbre refrain « Dima Dima ». Par la suite, un spot des principales pièces en compétition a été diffusé. Avant de présenter la 23e session par les chiffres et le jury international, Lotfi, danseur de claquettes, a effectué un numéro de danse inspiré du film américain « Singing in the rain ».
Au cours de cette 23e édition des JTC, 82 pièces provenant de 23 pays sont réparties sur 8 sections : 12 pièces en compétition, 31 pièces hors compétition, 12 pièces dans la section Théâtre du monde, 7 pièces pour enfants et jeune public, 6 pièces d’écoles et d’expériences, 4 du théâtre amateur, 10 du théâtre de la liberté, 8 spectacles de rue, 2 colloques, 5 ateliers et 3 rencontres. Un programme dense au grand bonheur d’amateurs du 4e art.
D’autre part, il a été procédé à la présentation sur écran du jury présidé par l’actrice et metteur en scène, Leïla Toubel, et les membres : l’autrice et metteur en scène libanaise, Dr Lina Abyadh, le président de l’Union de la Fédération des Associations théâtrales de Bahreïn, l’auteur angolais, José Mena Abrantes, le dramaturge et metteur en scène irakien, Falah Chaker et le comédien et metteur en scène tunisien Abdelwaheb Mabrouk.
La chanteuse Lobna Noâmane et son groupe de musiciens ont interprété une de leurs mélodies avant de céder la place à la ministre de la Culture pour remettre le trophée des JTC aux acteurs et artistes consacrés : l’Egyptienne Souhir Morchedi, le Syrien Aymen Zaydan, le Malien Habib Dembélé, l’Irakien Kacem Bayatli et les Tunisiens Salwa Mohamed, Mohamed Yangui et Alaeddine Ayoub.
Après la cérémonie d’ouverture, place a été faite à la nouvelle création théâtrale « Moi le roi » de Moez Hamza (Tunisie) au Théâtre des Régions et « Chawq » (Juste un sourire) de Hatem Derbal, produite par le Centre des arts dramatiques et scéniques de Ben Arous, au Rio.