Tunis, capitale urbaine et fluide en 2050 : Demain se prépare aujourd’hui !

 

Y a-t-il, actuellement, des signes avant-coureurs d’une ville métropolitaine? Certes, l’on assiste, toujours, à des chantiers à ciel ouvert, mais on n’a pas vu, jusque-là, la réalisaion de vrais mégaprojets.

Lancé, il y a deux ans ou presque, le projet «Tunis, capitale de planification stratégique et de gouvernance développée pour une ville urbaine fluide», financé par l’Union européenne, n’a pas encore pris forme. De réunion en réunion dont la dernière en date tenue depuis deux mois, le comité de pilotage avait, à peine, tracé les contours du cadre stratégique du projet et le schéma directeur de son exécution, à l’aune des défis métropolitains de la ville, tout en s’alignant sur les Objectifs du développement durable (ODD). La réalisation est confiée au réseau des villes méditerranéennes (Med Cités), en partenariat avec la région urbaine de Barcelone. 

Un panel d’acteurs

Alors, une étape de réflexion et de mise au point fut achevée. Et la suivante vient ainsi de démarrer, dont les grandes lignes et les orientations générales ont été récemment à l’ordre du jour de la municipalité de Tunis, sous l’égide de sa maire, Souad Abderrahim. A ce débat de suivi et d’évaluation, déroulé à son siège à la Kasbah, s’invite un panel d’acteurs agissant des communes du Grand-Tunis. Ils ont leur mot à dire sur la façon de transfigurer le visage de la capitale d’ici 2050. Légion sont les choix et les alternatives d’ordre socioéconomique, d’infrastructure, culturel et écologique. Soit un plan stratégique multi-niveaux censé jeter les bases d’une ville durable, fluide et résiliente aux aléas du temps moderne. Surtout que ce projet vise à moderniser la capitale, ses commodités publiques, ses modes de transport, son infrastructure de base, son environnement, à même d’en faire un cadre où il fait bon vivre. Une capitale à l’image des grandes métropoles du monde, où se concentre, définit-on ainsi, le pouvoir économique, politique et culturel.

D’ailleurs, lors de la rencontre de mercredi dernier, à la Kasbah, la charte de la Ville de Tunis a été signée, engageant autorités, associations et administrations dans la coaction pour le confort et le bien-être de ses habitants. Cela dit, faire de son mieux pour leur assurer un meilleur cadre de vie, où tous services et prestations soient à bout portant. Et que le droit à la santé, à l’éducation, au transport, au logement, à l’emploi, au loisir… ne soit plus l’apanage des uns aux dépens des autres. Et, que nul ne soit au-dessus de la loi. Aussi, la justice n’est-elle pas le fondement de toute civilisation, comme le disait, depuis sept siècles, le plus illustre des historiens, sociologues et penseurs tunisiens, Abderrahmane Ibn Khaldoun. Idem pour l’équité et l’égalité, comme condition sine qua non pour un climat social équilibré et du vivre-ensemble. Toute planification futuriste devrait tenir en compte les différentes composantes de la ville urbaine, en mettant en cohérence ses divergences. Ça s’applique, d’un autre côté, au smart city, une ville intelligente au diapason des nouvelles technologies et du numérique.

Tunis aura beaucoup à faire !

En fait, 2030, c’est demain. Et puis 2050 n’est pas aussi loin! Le profil de la capitale, tel qu’on le planifie d’ici là, n’est guère une mince affaire. La mairie de Tunis aura beaucoup à faire ! Car, demain se prépare aujourd’hui, dit-on. Y a-t-il, actuellement, des signes avant-coureurs d’une ville métropolitaine? Certes, l’on assiste, toujours, à des chantiers à ciel ouvert, mais on n’a pas vu, jusque-là, de vrais mégaprojets réalisés. Et ceux dont les fonds sont déjà alloués continuent à être bloqués. Problème foncier l’emporte ! A titre d’’exemple, le fameux projet du RFR, réseau ferroviaire rapide, qui devrait lier la capitale à ses quartiers périphériques nord-ouest, jusqu’à de la Manouba. Ce projet de transport collectif, lancé bien avant la révolution, tarde toujours à démarrer. Quinze ans déjà, les habitants du Grand-Tunis attendent encore ce train. Et si un seul projet traîne ainsi en longueur, combien de temps faudrait-on mettre pour rendre Tunis une capitale fluide et dûment planifiée ?.            

Encore plus, Mme Souad Abderrahim, présidente de la municipalité de Tunis, vient de fixer des délais : «La stratégie de développement de la capitale 2021-2023 débouchera sur un plan des projets qui seront exécutés dans le Grand-Tunis entre 2030 et 2050». Soit une échéance de 27 ans tout au plus. Cet intervalle de temps serait-il suffisant pour tout faire? A l’aune de l’état des lieux actuel, rien ne s’annonce de bon augure. Sans doute, la volonté politique l’emporte sur toute planification stratégique. Et là, comment le réseau Med Cités, en tant que chef de file du projet A’Sima Tunis, va-t-il faire pour être dans les délais ? Son secrétaire général, Josep Canals Molina, semble à la hauteur de ses engagements: «Après une longue réflexion et une large consultation, l’on a abouti à identifier une série d’objectifs devant permettre à la capitale d’être plus agréable à vivre». En fait, il est question de «renforcer la planification territoriale de la Ville de Tunis dans sa dimension métropolitaine, en favorisant des systèmes de gouvernance multi-niveaux autour d’une stratégie de ville inclusive et résiliente du point de vue économique, social, environnemental et de l’aménagement», selon l’Union européenne, bailleur de fonds dudit projet.

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