Depuis plusieurs mois déjà, le secteur du tourisme est dans une dynamique positive. Le ministère de tutelle a mis les bouchées doubles pour doper l’activité touristique et gommer les énormes pertes enregistrées durant la pandémie de Covid-19.
De nombreuses mesures ont été initiées ayant permis à la Tunisie d’être sur les radars internationaux
Ces initiatives devraient être couplées à l’avenir à une stratégie plus globale, avec des actions structurantes ciblant le renforcement de l’offre touristique nationale, notamment en termes de capacité, la multiplication des connectivités aériennes et maritimes, ou encore l’intensification des opérations de promotion auprès des marchés classiques et des nouveaux marchés émergents. Une stratégie susceptible de répondre aux exigences des professionnels et aux demandes grandissantes du tourisme international.
A côté de ces actions, il faut donner de l’importance au tourisme interne, qui constitue le socle au moment des crises, sachant que le ministère du Tourisme et de l’Artisanat n’a de cesse de déployer des efforts considérables pour la promotion de la destination Tunisie, à travers une présence en masse dans les salons internationaux du tourisme et les éductours…
Malmené et mis en difficulté ces deux dernières années de morosité (2020-2021), où il a connu sa pire crise, le Covid étant passé par là, le tourisme a été fortement touché. Du coup, il a fallu venir en aide et soutenir ce secteur qui, en moins de deux, s’était mis à agoniser, frappé de plein fouet par la pandémie, pour qu’il reprenne des couleurs.
Destination prisée
Aujourd’hui, force est de constater que, depuis le début de l’année, l’activité a fortement repris et témoigne d’une saison estivale favorable. La Tunisie constitue de nouveau ce marché touristique prometteur. En quelques mois, le pays a, doucement et sûrement, retrouvé ses marchés émetteurs de touristes traditionnels et fait d’ores et déjà partie des destinations prisées.
Des potentialités existent et des programmes ambitieux sont tracés pour que le secteur du tourisme puisse reprendre progressivement sa forme dans les années à venir.
Il est opportun de rappeler que le retour et le début de la reprise ont coïncidé avec un certain nombre de défis importants auxquels est confronté le secteur du tourisme en Tunisie, y compris les défis géostratégiques, tels que la guerre russo-ukrainienne, qui a provoqué une baisse du nombre des touristes russes, en plus des problèmes de santé qui ont empêché l’entrée des touristes algériens, avec la persistance des défis sécuritaires et l’aggravation des problèmes du transport aérien et des problèmes environnementaux.
Nonobstant ces défis, la saison estivale 2022 a confirmé la reprise de l’activité touristique. À défaut de l’annoncer radieuse, elle a démarré sur une note positive dans les principales destinations touristiques tunisiennes, augurant d’une moisson satisfaisante pour les opérateurs hôteliers qui espèrent rompre avec la période des vaches maigres. Mais ce sont surtout les destinations balnéaires qui font le plein avec des taux d’occupation qui s’alignent plus ou moins sur ceux réalisés en 2019. Le retour aux niveaux de 2019 ne peut être atteint que si l’on active une offensive promotionnelle tous azimuts pour que la destination Tunisie retrouve la place qui lui échoit sur l’échiquier touristique international et réalise des arrivées touristiques importantes.
C’est dire en somme, et selon les indicateurs fournis, que le secteur touristique a fait montre d’une résilience importante et a réussi à reprendre de plus belle durant cette année 2022, à la faveur d’une série d’initiatives menées en vue de remettre l’activité touristique sur la voie de ces réalisations d’avant-pandémie. Ceci en attendant la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de développement du tourisme à l’horizon 2035.
Tourisme durable : le fil conducteur
Cette stratégie, élaborée conjointement par le ministère de tutelle et l’Agence américaine Usaid, repose principalement sur la diversification du produit touristique, y compris le tourisme culturel et sportif, et le tourisme des festivals et autres créneaux.
Ladite stratégie, qui a pour fil conducteur le «tourisme durable», se veut une feuille de route pour une gestion durable de la destination. Notons que le secteur du tourisme connaît, aujourd’hui, plusieurs mutations, suite à la pandémie du Covid-19, ce qui exige son adaptation avec le rythme du marché mondial. Il est important aujourd’hui d’enrichir le produit touristique et de le promouvoir à l’étranger.
Le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, précise que cette stratégie vise à faire du tourisme un moteur important du développement économique, social et environnemental, sur tout le territoire tunisien, d’ici 2035. Il s’agit de faire de la Tunisie, l’une des destinations les plus compétitives et pérennes dans le monde, à travers la diversification de ses produits touristiques et l’attraction de nouveaux marchés.
Il s’agit également « de rendre la Tunisie une destination touristique propre qui préserve le patrimoine culturel et naturel pour les générations actuelles et futures ».
La stratégie nationale du tourisme 2035 s’appuie sur quatre objectifs stratégiques, à savoir : la compétitivité, la diversification, l’investissement et la commercialisation. La mise en place de cette stratégie vise à favoriser un rétablissement durable du secteur, notamment après les pertes dues à la crise sanitaire.