Accueil Magazine La Presse En couverture | Vols, braquages, meurtres, commerce de stupéfiants : Où va-t-on en Tunisie ?

En couverture | Vols, braquages, meurtres, commerce de stupéfiants : Où va-t-on en Tunisie ?

 

Vols, viols, braquages, agressions physiques et verbales, commerce de stupéfiants, meurtres, nos rues et autres espaces publics sont devenus le théâtre de toutes sortes de dérives.

Vols, viols, braquages, agressions physiques et verbales, commerce de stupéfiants, meurtres, nos rues et autres espaces publics sont devenus le théâtre de toutes sortes de dérives.

Quelque 40% des crimes sont liés aux braquages, alors qu’il y a un peu plus de 10 ans, ce taux était de seulement 4%, selon l’Institut national de la statistique.

Ce sont là des chiffres alarmants disant autant sur le chemin qu’a emprunté la Tunisie nouvelle.

Les dérives successives, loin d’être des cas isolés comme le laissent entendre certains commentateurs, renseignent autant, non seulement sur la descente aux enfers d’une nation, mais aussi sur le dangereux ensablement de nombreux Tunisiens dans les luttes intestines.

Politiques identiques

Les atrocités commises à répétition, ces dernières années, et l’ensauvagement qui a atteint son dernier degré seraient l’aboutissement logique de politiques à peu près identiques, pendant cette décade.

Cet ensauvagement qui inquiète serait, de surcroît, le résultat d’une pure chevauchée politique.

A l’origine du mal, on trouve une misère économique et sociale, des gouvernants à court d’idées et des médias qui matraquent en permanence des non-sujets. Il y a aussi des Tunisiens faisant preuve d’un cynisme aveugle et irrationnel envers des sujets et des machines capables de modifier la conscience tout comme le font les drogues.

Cela fait plus de dix ans que le théâtre d’ombres persiste. Cela fait des années que politique-spectacle et information-spectacle poursuivent leur absurde duo.

Inégalités économiques, éducatives et culturelles

Analystes, économistes et journalistes ont souvent mis en garde contre une économie aux pulsions suicidaires. On a, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme quant au rassemblement des gens dans des bulles idéologiques.

On a souvent répété, après Camus, que «toute vie dirigée vers l’argent est une mort ». Pourtant, on a eu droit au même spectacle, le même qui dure depuis plus de 10 ans: des politicards à la solde d’une oligarchie dont les coups bas pleuvaient et pleuvent partout.

Ces mêmes acteurs occupant le devant de la scène tiraient et tirent encore gloriole de «réalisations» incomplètes pour ne pas dire illusoires.

Cela fait des décennies que l’école tunisienne n’éduque que médiocrement et ne forme que passablement. Cela fait des années que la barque tunisienne est menée par des timoniers qui naviguent à vue.

On a fini par s’installer dans le précipice. Pourtant, l’on garde encore des régimes qui réverbèrent la géographie des inégalités économiques, éducatives et culturelles.

Il faut siffler la fin de la récréation. Car l’heure du réveil a sonné. Le pays a, pour ce faire, besoin de gouvernants éclairés, de vrais hommes et d’un bon système judiciaire.

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