L’Ordre des avocats de Tunisie a dénoncé, samedi, les jugements rendus par la justice militaire contre Seifeddine Makhlouf et Mehdi Zagrouba dans « l’affaire de l’aéroport » et appelé à suspendre les verdicts jusqu’à leur examen par la cour de cassation.
La chambre correctionnelle près la cour d’appel militaire a prononcé, vendredi, des peines d’emprisonnement dans l’affaire dite de l’aéroport contre l’avocat et ex-député Seifeddine Makhlouf, qui a écopé d’un an et deux mois de prison ferme avec exécution immédiate, et contre l’avocat Mehdi Zagrouba qui s’est vu infliger une peine de 11 mois de prison, en plus de la privation d’exercer la profession d’avocat pendant cinq ans.
Dans une déclaration, publiée, samedi, à l’issue de la réunion de son conseil national, l’Ordre des avocats a exprimé son rejet de tout jugement portant atteinte au droit des avocats d’exercer leur métier, librement, affirmant qu’il s’agit d’une profession indépendante, autorégulée et régie par son propre cadre juridique.
L’Ordre a affirmé que son conseil restera en session permanente pour suivre l’évolution de la situation, soulignant sa disposition à s’engager dans toutes les formes de lutte pour défendre l’indépendance et l’autogestion de la profession et pour respecter les principes des droits et libertés de l’Homme.
Ce jugement, estime l’Ordre des avocats, est une violation du droit des citoyens à un procès équitable et du droit de tout un chacun de ne pas être poursuivi ou puni pénalement deux fois pour le même grief. La justice judiciaire a déjà rendu son verdict dans cette affaire, ajoute la même source.
L’Ordre des avocats a appelé le président de la République à prendre les mesures juridiques adéquates pour réviser le code de la justice militaire et mettre fin à la comparution de civils devant la justice militaire.