Accueil A la une Journées musicales de Carthage 2023 : La belle aventure !

Journées musicales de Carthage 2023 : La belle aventure !

 

Samedi soir au théâtre de l’Opéra de la Cité de la culture, la 8e édition des Journées musicales de Carthage a pris son envol. Un coup d’envoi fortement réussi qui a su combiner émotion, sobriété, élégance et précision. Pas de cafouillage, pas de relâchement et beaucoup de finesse dans l’enchaînement des éléments qui constituent cette ouverture.

La directrice de cette édition, l’artiste Dorsaf Hemdani, toute en élégance dans sa prestation, a brillé par sa prestance et son éloquence. Et les hommages rendus à Alia Sallemi, Fawzi Chekili, Selim Sahab et Ridha Diki étaient des moments de pure création, car on a pris le temps de les présenter au public, de donner une idée aux non connaisseurs sur leur apport, style et identité artistique. La scène et la salle ont chanté Ridha Diki, se sont élevées grâce au travail de voix présenté par Alia Sallemi, ont vibré pour Fawzi Chekili et se sont laissés bercer par le parcours et l’œuvre du chef d’orchestre palestinien de renommée internationale, Selim Sahab.

Les JMC ont donné le ton et les activités ont commencé. Outre la programmation artistique entre Showcase et grands concerts qui ont créé un engouement spécial et les billets se vendent comme des petits pains depuis une semaine déjà, les JMC sont aussi une occasion de rencontres, de perfectionnement et de réseautage.

Les activités parallèles qu’offrent les JMC sont aussi un axe non négligeable.

Le «JMC Market» conçu comme une exposition destinée aux différents acteurs de la scène musicale, à ceux qui exercent des métiers en relation avec le secteur musique et instruments et à ceux travaillant dans le domaine des industries culturelles afin de présenter et exposer leurs produits.

L’expo est ainsi ouverte aux vendeurs de disques «vinyle», les collectionneurs d’instruments, aux facteurs d’instruments qui fabriquent les instruments de musique, les entretiennent, les réparent et les accordent, aux vendeurs d’instruments de musique, aux importateurs d’instruments de musique… Et aux artisans engagés dans le recyclage et la récupération d’instruments de musique, les transformant en décors et accessoires inspirés de l’univers de la musique…

Plusieurs panels auront lieu aussi pour structurer le métier et relever les différents points qui pourraient contribuer à son développement dont le statut de l’artiste qui reste encore ambigu et délicat en Tunisie et intéresse tous les acteurs culturels, toutes disciplines confondues. Ce panel réunit des professionnels différents profils ainsi que des juristes et sera marqué par la présence de la ministre des Affaires culturelles.

L’objectif de ce panel est de définir clairement les problématiques et les questions qui demeurent encore floues, afin de pouvoir sortir avec des recommandations adéquates, une sorte de feuille de route pour débloquer ce projet.

Ce panel se veut une tribune de réflexion et d’échange qui ouvre de nouvelles perspectives sur le sujet et qui étudie la possibilité d’intégrer le système d’intermittence de spectacle.

Deuxième panel et pas des moindres, le management des artistes : métiers et positionnement. C’est un atelier dédié aux professionnels de la musique et aux artistes indépendants animés par le producteur tunisien Mohamed Ben Saïd et le directeur artistique Imed Alibi. L’atelier vise à familiariser les participants avec les différents métiers liés à l’industrie musicale, en se tenant au début du festival. Cela permettra de faciliter les contacts entre les musiciens et les experts locaux, ainsi que les experts internationaux invités, dans le but de promouvoir et de soutenir l’exportation internationale de la musique tunisienne. Ce panel va de pair avec celui de l’exportabilité de la musique, Un panel animé par un trio de professionnels de la musique et adeptes des festivals et salons de musique : Imed Alibi, Mohamed Ben Said et Ibrahim El Mazned. Ils feront part de leur expérience dans l’export de projets artistiques à l’échelle internationale et étudieront les possibilités et opportunités offertes aux artistes tunisiens et arabes, les critères d’exploitabilité et comment faire face aux difficultés rencontrées lors de ce processus.

Celui des droits d’auteur et propriété intellectuelle  réunira différents acteurs culturels, avocats, artistes, producteurs et différents organismes de gestion collective et de défense des droits d’auteur tels que l’Otdav, l’Organisme tunisien des droits d’auteur et des droits voisins et la Sacem, Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, représentée par son directeur de développement international Habib Achour, qui sont impliqués directement ou indirectement dans les questions des droits d’auteur et propriétés intellectuelles.

L’objectif de ce panel est de clarifier cette notion en Tunisie, d’expliquer aux artistes les démarches à suivre et de discuter des éventuels obstacles rencontrés par les artistes et les professionnels.

Outre les ateliers et les différents masterclass qui meublent les journées des JMC, une section réalité virtuelle vient agrémenter ce bel ensemble. Un dôme installé à la place des théâtres accueille le public dans une expérience immersive orchestrée par Mohamed Arbi Soualhia. La musique qui est de nature immersive, enveloppante et envoûtante stimule nos émotions, nos sens et notre imagination. La réalité virtuelle ne peut lui être qu’un champ d’application des plus existants. La VR est bien plus qu’un nouveau support, elle offre de nouvelles expériences immersives surprenantes. Cette nouvelle technologie est en train de révolutionner le secteur de la musique : elle réinvente les clips vidéos, offre aux utilisateurs des places au premier rang depuis un casque VR, raconte les histoires de musique des contrées lointaines transportant le spectateur au cœur des différents rituels musicaux et cérémonies… C’est une révolution technologique qui transcende ses utilisateurs dans un nouveau monde musical où tout est possible. Les Journées musicales de Carthage créent une nouvelle section «Réalité virtuelle». Une reconnaissance du pouvoir de ce média novateur qui contribuera sans doute à la valorisation du secteur musical.

L’aventure des JMC se poursuit jusqu’au 28 janvier, plein de découvertes en vue.

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