Le Groupe de la Banque africaine de développement consacrera une enveloppe de dix milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, afin d’aider l’Afrique à éradiquer la faim et devenir le principal pourvoyeur de denrées alimentaires pour elle-même et pour le reste du monde, a annoncé, mercredi, le président de la BAD, Akinwumi Adesina.
Adesina, cité dans un communiqué rendu public jeudi par la banque africaine, a appelé les quelque 34 chefs d’État et 70 ministres africains, lors du sommet africain de l’alimentation Dakar2 , qui se tient du 25 au 27 janvier, à Diamniadio, à l’est de la capitale sénégalaise, Dakar, à élaborer des pactes en vue d’assurer la transformation de l’alimentation et de l’agriculture à grande échelle dans toute l’Afrique.
Une délégation tunisienne présidée par le ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la Pêche, Mahmoud Elyès Hamza participe à ce sommet portant sur le thème « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ».
Le président de la BAD a également appelé à engager des mesures collectives pour libérer le potentiel agricole du continent et en faire un « grenier du monde ».
Selon lui, plus de 283 millions d’Africains souffrent quotidiennement de la faim, qualifiant cela d' »inacceptable », exhortant les dirigeants à transformer la volonté politique en actions décisives pour assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique.
De son côté, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, qui est également le président en exercice de l’Union africaine a mis l’accent sur l’importance d’accroître la superficie des terres cultivées et l’accès au marché pour renforcer le commerce transfrontalier.
Le sommet Dakar 2, qui a pour thème » Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience », se déroule dans un contexte de perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la pandémie de Covid-19, le changement climatique et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Plus de mille délégués et dignitaires y ont participé, dont le président de l’Irlande Michael D. Higgins.
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le sommet de Dakar arrivait à point nommé et apporterait des solutions innovantes pour aider l’Afrique à devenir moins dépendante des importations de denrées alimentaires, appelant les pays membres à travailler ensemble au sein des structures existantes, telles que l’Agenda 2063 et la Zone de libre-échange continentale africaine, pour une transformation durable.
Dans son message au sommet, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a reconnu que l’Afrique est actuellement confrontée aux défis du changement climatique et de l’insécurité alimentaire, rappelant les effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine dont la flambée des prix des engrais.
Il a, à cet égard, souligné le soutien de l’ONU pour aider l’Afrique à devenir « une puissance alimentaire mondiale ».