Accueil Culture Exposition collective «Defenders of the Homeland» au B7L9, jusqu’au 26 février 2023 : Des hymnes et des œuvres

Exposition collective «Defenders of the Homeland» au B7L9, jusqu’au 26 février 2023 : Des hymnes et des œuvres

 

À l’exception des œuvres lithographiques de Dia Azzawi, provenant de la collection de la Fondation Kamel Lazaar, l’exposition est constituée de projections vidéo qui illuminent et transforment la station d’art B7L9 en un espace immersif.

La station d’art B7L9 présente, du 27 janvier au 26 février 2023, l’exposition collective «Defenders of the Homeland» qui réunit les travaux de cinq artistes visuels de différentes nationalités: l’Irako-Finlandais Adel Abidin et l’Irakien  Dia Al-Azzawi; de Tunisie Héla Ammar et les deux Palestiniennes Noor Abuarafeh et Noor Abed.

Commissionnée par Karim Sultan, l’exposition a pour titre une traduction anglaise du titre de l’hymne national tunisien Humāt al-Himá. Ainsi elle a pour trame les hymnes nationaux, cet héritage national, identitaire et culturel.

«À travers les œuvres des cinq artistes, le champ s’élargit pour inclure des thèmes connexes : la mémoire, le rassemblement, le lieu, les aspirations collectives et le pouvoir.», lit-on dans un texte introductif.

«Defenders of the Homeland» se compose de deux parties interconnectées : la première est constituée des œuvres (principalement des projections audiovisuelles) des cinq artistes.

La seconde prend la forme d’une installation interactive intitulée «Anthem» avec une «scène» installée au milieu de la galerie comportant des instruments de musique. L’installation sera animée par des représentations en live qui permettront aux interprètes de se réapproprier et de jouer à leur manière l’hymne de leur choix.

Les artistes sélectionnés, lit-on encore dans le même document, appartiennent à différentes générations (Dia Al-Azzawi est né en 1939, Noor Abed est née en 1988) et leurs œuvres elles-mêmes remontent à différentes époques.

Le travail «Nasheed Al-Jasad» de Dia Azzawi est issu d’une période turbulente qui remonte aux années 1970, celle du massacre de Tel al-Zaatar en 1976.

Élaborées dans le cadre des expériences menées par l’artiste, visant à combiner la poésie et ses formes visuelles propres, ces œuvres illustrent les limites de la représentation et de la mémoire face à une violence et une injustice politique accablantes.

L’œuvre d’Adel Abidin intitulée «Three love songs» (Trois chansons d’amour) date de 2010 et reprend de manière décalée trois chansons commanditées par l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein.

Cela correspond à la fin d’une époque et annonce le début d’une autre, laquelle est représentée par l’œuvre de Hela Ammar de 2013. Intitulée «Saadya», son œuvre se focalise sur une seule figure (d’où le nom de l’œuvre) brodant quatre mots qui ont été les slogans des mouvements de protestation et de révolte de la dernière décennie et qui continuent à avoir un grand retentissement aujourd’hui.

Les travaux de Noor Abed et Noor Abuarafeh, datant respectivement de 2021 et 2018, font entrer l’exposition dans le présent.

Un court-métrage pour Noor Abed, «Our songs were ready for all wars to come» (Nos chansons étaient prêtes pour toutes les guerres à venir), qui rassemble des fragments visuels de contes populaires palestiniens dans une chorégraphie surréaliste centrée sur un paysage spécifique. L’œuvre fait appel à la voix envoûtante de la chanteuse Maya Khalidi et aux éléments sonores de l’artiste sonore Dirar Kalash.

Noor Abuarafeh, quant à elle, explore, plus en profondeur, dans son oeuvre «Am I The Ageless Object at the Museum» (Suis-je l’objet sans âge au musée), les notions de représentation, d’appartenance et de collectivité. Des lieux spécifiques — le zoo, le musée d’histoire naturelle, le cimetière — deviennent des centres d’intérêt et de réflexion en tant que lieux dans lesquels les êtres vivants se transforment en objets. Présentés d’une manière détachée, comme dans un documentaire sur la nature, ils favorisent, ainsi, l’émergence une aspiration individuelle et d’un sentiment de soi…

À l’exception des œuvres lithographiques de Dia Azzawi, provenant de la collection de la Fondation Kamel Lazaar, l’exposition est constituée de projections vidéo qui illuminent et transforment la station d’art B7L9 en un espace immersif.

Un riche programme ouvert au public est prévu en marge de l’exposition. Il y sera question de différentes performances et d’une table ronde intitulée «L’hymne national tunisien : Contextes et lectures» qui se tiendra, aujourd’hui, à 15h30 à la station d’art B7L9, avec la participation de Hamdi Makhlouf (musicien et musicologue), Anis Meddeb (musicien et musicologue), et Manel Choukani (musicologue).

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