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L’angoisse de la séparation : une étape du développement de l’enfant

A l’âge de huit mois, l’enfant manifeste généralement des signes d’angoisse. Loin de trahir un tempérament lunatique, ces petites crises de pleurs se font fréquentes au moment où l’enfant est loin de ses parents ou du parent qui prend soin de lui le plus. Il s’agit de l’angoisse de la séparation ; une étape parfaitement normale du développement psycho-affectif de l’enfant.

L’enfant pleure quand il est loin de ses parents, pris en charge par une personne qu’il ne connaît pas ou très peu ou encore quand il se trouve dans un endroit non familier. Cette angoisse traduit le malaise qu’il ressent face au changement brusque de ses repères. C’est que l’enfant se sent rassuré par la routine (sa toilette matinale, l’heure du biberon, la sieste, les jouets) mais surtout par les parents ou le parent avec qui il passe le plus de temps. Aussi, durant cette étape, l’enfant ne sourit-il plus au premier venu. Il se montre méfiant car il a peur de se séparer de ses parents ou des personnes qui prennent soin de lui et avec qui il se sent en sécurité. Encore faut-il préciser que l’angoisse de la séparation peut même être ressentie envers l’un des parents. Si c’est la maman qui garde l’enfant le plus souvent, ce sera difficile pour le chérubin d’accepter d’en être séparé et de rester seul avec le papa et vice versa. Cela dit, cette réaction plus que vexante pour le parent malchanceux ne tardera pas à se dissiper au fil du temps.

Il est bon à savoir que cette étape du développement de l’enfant se prolonge, généralement, jusqu’à l’âge de 18 mois. Néanmoins, et dans certaines circonstances marquées par un événement perturbateur notamment un déménagement, changement de nourrice, naissance d’un autre enfant, absence prolongée d’un parent, l’angoisse de la séparation peut reprendre pour des périodes tardives.

Initiation à la séparation

Il convient pour les parents de soutenir l’enfant durant cette étape en lui facilitant l’adaptation à autrui. Côtoyer en sa compagnie des personnes qu’il ne connaît pas et visiter des endroits qui lui sont nouveaux lui serait utile à condition de ne pas le forcer à être dans les bras d’une personne qu’il réfute et de veiller à le rassurer en le caressant et en l’étreignant en présence des personnes qui lui sont étrangères. Pour le faire garder, il faut choisir quelqu’un qu’il connaît et qui saura le consoler et le rassurer durant l’absence de ses parents. Il est strictement interdit de partir quand il dort car il risque, au réveil, de vivre cela comme un abandon. Les parents sont appelés à réconforter l’enfant avant de le faire garder par une tierce personne : il faut lui expliquer qu’ils ne tarderont pas à revenir. Ce serait utile, aussi, de lui donner une peluche ou une couverture imprégnée de l’odeur du parent privilégié. La baby-sitter doit toujours venir une demi-heure avant le départ des parents pour éviter que la séparation ne soit brusque. Si l’enfant manifeste des signes d’angoisse, mieux vaut le réconforter et lui donner des jouets pour aider la baby-sitter à prendre la relève tout en faisant comprendre à l’enfant que sa nourrice est digne de confiance.

Pour ce qui est de la séparation due à l’entrée à la crèche, il est recommandé aux parents de visiter l’établissement en compagnie de l’enfant pour lui faire découvrir l’endroit et lui présenter les personnes avec lesquelles il passera ses journées. La première journée à la crèche devrait être en compagnie du parent le plus chéri. La séparation doit être progressive en veillant à ce que les départs ne soient pas difficiles et longs.

* Source : www.naîtreetgrandir.com

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