Accueil A la une Quartet du dialogue | Initiative de sauvetage : Les partis politiques exclus…

Quartet du dialogue | Initiative de sauvetage : Les partis politiques exclus…

 

• Du côté de l’Ugtt, on dénonce la diabolisation de l’initiative avant même que son contenu ne soit révélé
• Le document relatif au contenu de l’initiative sera soumis début mars prochain au Chef de l’Etat

«La Tunisie du futur», c’est ainsi qu’est baptisé le texte de l’initiative de sauvetage que propose le quartet du Dialogue national composé de l’Ugtt, de l’Ordre des avocats, du Ftdes et de la Ltdh.

Le texte, dont on attendait la publication pour fin février, est à moitié rédigé, selon des sources informées auprès de l’Union générale tunisienne du travail qui pilote l’initiative depuis son lancement avant que ne soient constituées trois commissions, à savoir la commission politique, la commission sociale et la commission économique, avec pour charge l’élaboration de la vision générale ou, pour utiliser le lexique dominant, la feuille de route que le Quartet soumettra à un débat national qui se tiendra sous la bannière du Président de la République, au cas où il accepterait l’initiative — comme ne cessent de le répéter les auteurs de l’initiative dès les premiers jours du lancement de son idée même.

Aujourd’hui et avant que les trois commissions ne rendent officiellement leur copie fin février comme l’a affirmé Me Zoubeir Mzioui, doyen du barreau, les réseaux sociaux ainsi que les sites électroniques ont commencé  à publier ce qu’ils appellent le draft relatif au contenu de la feuille de route du Quartet qu’ils proposent sous la désignation de «La Tunisie du futur».

«Le dialogue entre les partis politiques est inefficace»

Mais que comporte le draft en question, outre l’identification des causes de la crise multidimensionnelle où s’est enlisée la Tunisie depuis plus d’une décennie.

Pour être encore plus clair, la note d’orientation du Quartet a-t-elle répondu comme on s’y attendait à la question suivante : les partis politiques, qu’ils soient dans l’opposition ou qu’ils soutiennent, à des degrés divers, le processus du 25 juillet 2021, ont-ils un rôle dans l’organisation du Dialogue national  qui devrait couronner ou faire aboutir l’initiative de sauvetage soumise par le Quartet ?

Et la réponse à cette question de tomber claire, nette et transparente. Pour les rédacteurs de la note, «le dialogue entre les  forces politiques (c’est-à-dire les partis politiques) n’est  pas nécessaire. Il est plutôt inefficace».

De plus, le terme Dialogue national porterait un nouveau sens qui n’est pas explicité dans le  texte de l’initiative.

Et en essayant de saisir ce que l’initiative réserve à ces mêmes partis, on pourrait avancer que Noureddine Taboubi et «ses experts» ès politique, ès économie et ès social penchent vers l’exclusion des partis politiques de la dynamique d’élaboration de la feuille de route baptisée «La Tunisie du futur».

Toutefois, et peut-être dans le but d’éviter la fureur et la colère des partis politiques, plus particulièrement ceux réputés avoir soutenu l’initiative du Quartet dès son lancement et avoir prêté ou autorisé leurs experts et leurs compétences à participer aux trois commissions chargées de rédiger cette même feuille de route, la note d’orientation réserve tout de même une certaine forme de contribution à ces mêmes partis en affirmant que «les partis politiques joueront leur rôle dans le futur», ce qui revient à dire qu’une fois l’initiative avalisée par le Président de la République et qu’un débat national met en œuvre les mécanismes propres à concrétiser «La Tunisie du futur», les partis politiques de l’opposition ou de soutien joueront leur rôle.

Mais quel rôle auront-ils à jouer dans le but de consacrer, dans le vécu quotidien des Tunisiens, une vision, un programme ou une feuille de route dont ils ont été exclus du processus d’élaboration ?

Du côté des concepteurs de l’initiative, on se contente de phrases à caractère lapidaire sans donner de précision ni expliciter comment le dialogue tant attendu sera mené.

On se mobilise, plutôt, pour dénoncer les positions ou les réactions de ceux qui critiquent déjà ce qui a été jusqu’ici révélé à propos du contenu de l’initiative.

Le responsable de la communication auprès de l’Ugtt, Ghassen Ksibi, monte au créneau pour dénoncer à son tour ce qu’il  appelle la diabolisation de l’initiative en pointant les fuites qui circulent à propos de l’initiative.

Il écrit, en effet, dans un statut publié le jeudi 9 février : «Rassurez-vous, la moitié de l’initiative n’est pas encore réalisée et publiée. Pourtant, la diabolisation a commencé. Voilà pourquoi notre pays recule. Cette période me rappelle les partisans de la Troïka et ses pages avec les mêmes clichés et les mêmes prétextes».

Le discours professé par Ksibi rejoint celui déjà tenu par Hfaiedh Hfaiedh, membre du bureau exécutif de la Centrale de la place Mohamed-Ali.

Le 2 février, il a déclaré à Radio Mosaïque: «Personne n’a le droit d’interdire à l’Ugtt de lancer une initiative de sauvetage».

Il ajoute : «Les commissions d’élaboration de l’initiative dureront près de trois semaines. Un seul document contiendra les propositions des trois commissions. Le document sera présenté par la suite au Président de la République».

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