Les unités sécuritaires se sont rendues sur les lieux après coordination avec le parquet dans le but de faire régner l’ordre mais elles ont été accueillies par des jets de pierres. Ne se limitant pas à cette réaction d’une violence inouïe, les protestataires ont lancé des projectiles contre les voitures stationnées aux alentours.
Suite à la plainte déposée par la représentante juridique du Bureau du Haut-commissariat pour les réfugiés à Tunis (HCR), le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir placé en détention préventive des migrants africains après leur intrusion ce mardi 11 avril dans le siège du HCR aux Berges du Lac armés de projectiles, de barres de fer, de bâtons et de bonbonnes de gaz.
Il ne s’agit certes pas d’une première, puisque les tentatives d’agression contre cette agence onusienne pour les réfugiés se sont multipliées ces derniers temps, mais pas de cette façon. Les protestations des migrants ont cette fois-ci tourné au vinaigre et provoqué d’importants dégâts. Des équipements saccagés, des portes arrachées et des menaces proférées à l’encontre des employés.
Des manifestants arrêtés et placés en garde à vue
D’après le ministère de l’Intérieur, les unités sécuritaires se sont rendues sur les lieux après coordination avec le parquet dans le but de faire régner l’ordre mais elles ont été accueillies par des jets de pierres. Ne se limitant pas à cette réaction d’une violence inouïe, les protestataires ont continué à lancer des projectiles contre les voitures stationnées aux alentours, causant ainsi d’énormes dégâts matériels et blessant quelques agents de sécurité.
Le parquet près le Tribunal de première instance de Tunis 1 a ordonné l’ouverture d’une enquête pour «tentative d’intrusion dans un édifice diplomatique, en lui portant des dommages, et pour agression d’une extrême violence, contre un fonctionnaire public lors de l’accomplissement de ses fonctions, et atteinte au bien d’autrui». Les manifestants arrêtés ont été placés en garde à vue.
Plusieurs citoyens et fonctionnaires ont été surpris par la tournure qu’ont prise les manifestations des migrants subsahariens. N’arrivant pas à comprendre la raison de ce violent comportement, certains citoyens ont tenté même de les calmer en leur expliquant l’élan de soutien et de solidarité dont ils jouissent de la part des Tunisiens. Mais rien n’était en mesure d’atténuer le courroux des protestataires.
Il faut rappeler qu’au début, un bon nombre de migrants subsahariens ont fait le déplacement au siège du HCR au Lac la veille de ce mardi et ont entamé un sit-in en guise de protestation, mais la situation a empiré le lendemain suite à leur décision d’entrer par la force à l’intérieur du siège du HCR, ce qui constitue une violation flagrante et grave contre un siège onusien jouissant de l’immunité de juridiction.
En effet, les locaux des organisations relevant de l’ONU sont inviolables, selon la convention sur les privilèges et immunités des Nations unies approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies.
L’Italie décrète l’état d’urgence
Sans donner raison aux manifestants, il faut peut-être souligner que la violence est toujours le fruit d’un sentiment de grande humiliation et de frustration et qu’elle n’est qu’une réaction à la négligence. «Des migrants réduits à l’état de loques humaines, c’est la faute aussi en prime lieu à cette instance onusienne et au pays accueillant», selon une source diplomatique.
«On a laissé la situation empirer d’une façon irraisonnable d’autant plus que le statut de réfugié n’est pas encore clair en Tunisie. D’autre part, les Subsahariens n’avaient aucunement le droit de recourir à la violence. La réaction des migrants est inacceptable dans tous les cas de figure», ajoute la même source qui insiste sur «la nécessité de prendre ce grave incident très au sérieux car il a pris une très grave tournure».
La réaction du HCR ne s’est pas fait attendre. L’agence onusienne a, en effet, exprimé dans une déclaration publiée le soir-même de ce mardi sa profonde indignation suite aux incidents violents qui se sont déroulés.
Le HCR a appelé à mettre immédiatement fin à toutes les formes de violence et à une désescalade des tensions afin que la situation ne soit pas aggravée pour tous, y compris les réfugiés et les demandeurs d’asile.
«Le HCR comprend les craintes et les frustrations des manifestants et respecte leur droit à manifester pacifiquement tout en se conformant aux lois du pays accueillant, mais il condamne les récents incidents», a déclaré la représentante du HCR en Tunisie, Monica Noro. «Nous appelons à la nécessité d’un dialogue permettant d’aboutir à des solutions significatives et pacifiques, comme cela a été proposé à plusieurs reprises depuis le début de la manifestation», a-t-elle ajouté.
Le HCR a réaffirmé son engagement à fournir une protection et une assistance vitale aux personnes déplacées en Tunisie, appelant toutes les parties concernées à s’engager dans un dialogue constructif et à travailler en vue de répondre aux besoins des migrants et de trouver une résolution pacifique à la situation dans les plus brefs délais.
Selon la dernière étude de l’Institut national de la statistique, datant de 2021, le nombre de migrants originaires d’Afrique subsaharienne en Tunisie serait de 21.466, incluant les étudiants, mais ce nombre a nettement augmenté durant 2022. Le phénomène de la migration pose toujours problème aux pays accueillants. Le gouvernement italien est allé jusqu’à décréter, ce mardi 11 avril, l’état d’urgence sur tout le territoire pour une durée de six mois suite à l’augmentation exceptionnelle du flux de migrants.
Montygo
13/04/2023 à 19:02
Et tant pis si on doit nous traiter de raciste, mais avant que ce phénomène d’immigration clandestine de subsahariens ne s’amplifie et prenne des proportions incontrôlables et avant surtout que des citoyens excédés ne veuille prendre « les choses en mains », avec tous les risques de dérapage que cela comporte, que les forces de police, de la garde nationale et même de l’armée prennent ce problème épineux à bras le corps et procèdent à des contrôles systématiques de tout subsaharien.
Que des citoyens soient mis à contribution s’ils ont connaissance d’hébergements illicites d’étrangers sans autorisation de séjour.
On va peut être créer une atmosphère « d’état de siège » mais, c’est un mal nécessaire si on veut mettre un terme à ce fléau.