L’expert en mécatronique d’envergure mondiale, « Marquardt », annonce un investissement de 200 millions de dinars pour la construction d’une deuxième usine à El Fejja, en Tunisie. D’une superficie totale de 126.000 m², dont 33.000 m² d’espace couvert, ce projet devrait créer plus de 1.500 emplois.
Qui dit que la Tunisie n’attire plus les investisseurs étrangers. En effet, malgré un contexte économique national et international incertain, les grands investisseurs restent confiants en la Tunisie et sa capacité de résistance aux chocs exogènes.
Plus de 1.500 emplois
« Marquardt », le spécialiste de la mécatronique, renforce, aujourd’hui, son engagement en Afrique du Nord et annonce un nouvel investissement important : l’expert en mécatronique d’envergure mondiale construit une deuxième usine à El Fejja.
D’un investissement total de plus de 200 millions de dinars, ce projet qui s’étend sur une superficie totale de 126.000 m², dont 33.000 m² d’espace couvert, serait capable de créer plus de 1.500 emplois pour les ingénieurs, les techniciens et le personnel de production.
« Nous sommes déjà présents en Tunisie depuis plus de 32 ans, et rien qu’au cours des dix dernières années, nos effectifs y ont presque doublé pour atteindre aujourd’hui quelque 2.000 salariés. Avec la construction d’une deuxième usine ultramoderne à El Fejja, nous poursuivons l’histoire de notre succès en Afrique du Nord… Nous allons créer de nombreux nouveaux emplois attrayants et contribuer à façonner l’habitacle des véhicules du futur grâce à nos innovations », a déclaré Harald Marquardt, président du directoire du groupe Marquardt, à l’occasion de la pose de la première pierre.
Dans ce même cadre, le directeur général de Marquardt Tunisie, Noureddine Yakoubi, a indiqué que cette extension de l’activité du groupe en Tunisie présente une nouvelle page pour le groupe en Tunisie.
« Ce projet d’extension prouve non seulement la confiance du groupe en notre pays, mais aussi une confiance dans les compétences et les partenaires présents en Tunisie… Ce nouveau site, d’une superficie couverte de 33.000 m², en une première étape, sera dédié à la production des panneaux de commande pour l’habitacle des véhicules haut de gamme. Les activités principales prévues dans ce site sont l’injection plastique, la production électronique, l’activité d’assemblage et la fabrication de machines spéciales », a-t-il souligné.
A cet égard, dès le printemps 2024, des panneaux de commande haut de gamme pour l’habitacle des véhicules haut de gamme y seront fabriqués. L’entreprise familiale investit de plus en plus dans le bâtiment, les machines et les installations. C’est aussi un projet qui concentre tous les facteurs pour une exploitation efficiente et dans le respect des normes environnementales.
Un fort potentiel de développement et de compétitivité
Pour sa part, Neila Nouira Gongi*, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, a affirmé «qu’il est vrai que notre Tunisie est petite, mais reste grande par son capital humain.
Il est vrai que la conjoncture est difficile. Il est vrai aussi que le monde passe par des situations très particulières. Mais cela n’arrête pas le travail et cet enthousiasme montre que tout est possible aujourd’hui… Tout est possible quand on peut travailler la main dans la main en toute confiance. Cet événement prouve encore une fois l’engagement du gouvernement dans la promotion et l’accompagnement au développement de toutes les entreprises partenaires, tunisiennes et étrangères, et surtout dans des secteurs à fort potentiel de développement et de compétitivité », a-t-elle précisé.
Par la même occasion, la ministre est revenue sur le pacte pour la compétitivité de l’industrie automobile signé entre son département et le secteur privé, tout en assurant qu’à travers ce pacte, les deux parties s’engagent à promouvoir conjointement le secteur de l’industrie automobile, à améliorer sa compétitivité et à développer ses exportations ainsi que son emploi.
« A travers ce pacte, l’objectif est réellement de faire de la Tunisie un hub technologique en matière de composants, mais également une plateforme en matière de production dans des niches où l’avantage compétitif et comparatif est très important », a-t-elle assuré.
Sur un autre plan, la ministre a affirmé que dans le cadre de l’implémentation de la stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035, son département œuvre au quotidien pour faciliter les procédures administratives aux entreprises et travailler d’arrache-pied sur la manière d’accélérer l’axe de la digitalisation pour faciliter le développement des partenaires de la Tunisie et l’investissement…
« Cette dynamique et cette symbiose entre la création de richesse et le développement, ainsi que la création d’emplois à tous les niveaux représentent, aujourd’hui, l’équation la plus importante. Cela va permettre à la Tunisie de pouvoir se développer et d’entrer dans une nouvelle dynamique de croissance qui commence, bel et bien, à se traduire au niveau des chiffres. Cette dynamique renforce ce message de confiance, de développement et met en avant le potentiel possible de notre pays… Gagner ce pari de développement et de compétitivité est une condition fondamentale pour atteindre nos objectifs », a-t-elle ajouté.
Un fort message de confiance
Peter Prügel, ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, a précisé quant à lui préciser qu’à travers ce nouvel investissement, Marquardt envoie un message fort de confiance, à l’heure où le pays ne cesse de décréter des avantages remarquables qui rendent les investissements attractifs.
« Il est également indispensable de souligner que la sécurité reste un élément indispensable pour les entreprises qui s’engagent de plus en plus dans ce processus, outre des coûts compétitifs et la proximité géographique avec l’Europe qui restent un atout qu’il ne faut pas sous-estimer, comme nous l’a montré la pandémie liée au Covid-19 », a-t-il précisé.
L’ambassadeur a, également, affirmé que cet investissement est un coup de pouce important à un moment où la Tunisie est confrontée à de multiples défis économiques, financiers et sociaux.
« Il est vrai que l’économie tunisienne souffre depuis quelques années de difficultés structurelles qui sont aujourd’hui connues et qui nécessitent des réformes pour remettre le pays sur la voie de croissance soutenable… Honorer cet engagement d’investissement de la part d’un leader mondial est aussi un signe de confiance dans la capacité de la Tunisie de relever ces défis. Et grâce à cet investissement, la Tunisie sera la plus forte base de production de Marquardt dans le monde », a-t-il souligné.
Des solutions mécatroniques pour différents secteurs
Pour rappel, Marquardt est présent en Tunisie depuis 1991. En plein printemps arabe, l’entreprise familiale a investi dans une première usine propre, inaugurée en 2014 à Al Agba, près de Tunis. L’accent a d’abord été mis sur la production d’interrupteurs pour outils électriques et d’interrupteurs standard, par exemple pour les appareils électroménagers.Aujourd’hui, les employés de Marquardt en Tunisie produisent également des composants mécatroniques pour la technique du bâtiment et de la climatisation, pour les appareils de nettoyage, les véhicules tout-terrain, les applications industrielles et pour des fabricants renommés de l’industrie automobile.
Fondée en 1925, l’entreprise familiale Marquardt, dont le siège social se trouve à Rietheim-Weilheim, est l’un des principaux fabricants mondiaux de systèmes de commutation et de commande mécatroniques. Les produits de ce spécialiste de la mécatronique — dont des composants de commande, des systèmes d’accès au véhicule, de contrôle de la conduite et de gestion de la batterie pour les véhicules à propulsion électrique — sont utilisés par de nombreux clients renommés de l’industrie automobile. On trouve également des systèmes Marquardt dans les appareils ménagers, les applications industrielles et les outils électriques.
*Neila Nouira Gongi a été limogée de son poste de ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie le jour même.