Les deux fédérations de l’enseignement (de base et secondaire) jouent les prolongations. Aucune avancée dans leurs négociations avec le ministère de l’éducation. Selon elles, les commissions administratives sectorielles considèrent que les résultats obtenus ne répondent même pas au strict minimum de leurs attentes.
Aussi leurs deux commissions ont-elles décidé de poursuivre la même ligne jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications. La fédération de l’enseignement de base (Fgeb) a durci le ton en ajoutant un autre boycott des notes pour le troisième trimestre. Celle de l’enseignement secondaire va maintenir les mêmes mesures.
Positions inébranlables
En première analyse, il n’y a plus aucun doute sur les issues à envisager pour cette année scolaire. Le blocage est définitif et il n’est pas près de s’apaiser. Tout montre que les deux syndicats n’ont aucun désir d’arriver à une entente sous quelque prétexte que ce soit.
Leurs décisions sont sans appel et ne laissent aucun espoir à une solution négociée. Il est clair que la position de la Fgeb n’est pas disposée à faire des concessions. Toutes les données vont dans le sens d’un durcissement aux graves conséquences pour des milliers d’élèves. Ces derniers vont connaître une fin d’année chaotique et décevante pour les parents.
Les syndicalistes continuent de rappeler leur position inébranlable qui consiste à régulariser la situation de milliers d’enseignants et l’application d’accords anciens. Il n’y a pas trente six mille solutions semblent-ils dire. Ou le ministère accepte les conditions ainsi posées ou qu’il s’attendent au pire. Le pire c’est un ensemble de mesures qui concerneront les notes, le travail administratif, l’évaluation des élèves avec la tenue des conseils de classe et l’envoi des carnets de notes avec les décisions de fin d’année, les rendez-vous nationaux avec les examens etc.
La Fgeb reste de marbre devant tous les appels venant des parents en désarroi ou de la société civile et des organisations. Malgré les efforts des autorités pour expliquer les difficultés qui entravent l’application des volets financiers, ce syndicat s’en tient à sa position initiale. Selon lui, il n’y aura pas de sortie de crise sans la satisfaction de ces exigences. Ceci montre qu’il n’y a pas trop d’illusions à se faire pour les prochains jours et même au-delà.
Le ton adopté par les responsables de cette fédération est là pour conforter cette impression.
On tourne en rond
Quant à la Fges, nous constatons là aussi, qu’il n’y a rien de positif concernant l’aboutissement à une solution. La fin de la réunion de la commission administrative de ce syndicat n’a rien apporté de neuf. On répète toujours, les mêmes demandes et on affiche les mêmes positions. Si ce syndicat n’a pas annoncé la même mesure de rétention des notes pour l’appliquer au troisième trimestre, il n’en demeure pas moins qu’au final il n’y a aucune volonté d’apaisement. La Fges s’est, tout simplement, contentée d’annoncer une autre réunion avec le ministère de l’éducation en milieu de semaine prochaine et l’organisation d’une série de manifestations à travers le pays (marches, rassemblements, journée de colère et on en passe).
À vrai dire, l’atmosphère étouffante qu’imposent ces deux syndicats à toute la société tunisienne a fini par exaspérer tout le monde. Le climat est devenu insupportable devant cet entêtement et cet acharnement sans précédent.
N’importe qui aurait été compréhensif de l’attitude du gouvernement qui invoque les difficultés économiques l’empêchant d’accepter les exigences matérielles des syndicats.
L’idée de reporter ce dossier à des négociations pouvant se tenir l’année prochaine est, catégoriquement, rejetée par les syndicats.
Décidément, il n’est plus possible de continuer à tourner en rond et d’enchaîner des réunions dont on sait, à l’avance, qu’elles n’apporteront rien de constructif.
Tant la Fgeb que sa consoeur la Fges ont donné la preuve qu’il n’y a pas moyen de les convaincre de quoi que ce soit. Elles se placent au-dessus de tout et évoluent dans un univers déconnecté de la réalité sociale et économique du pays. C’est à croire qu’ils sont au-dessus des lois et des règles. On est en droit de se demander où sont ce qu’on appelle les forces vives du pays, ces organisations qui sont censées défendre les droits et les libertés, la justice et toutes les autres instances qui se présentent comme des remparts contre les abus et les injustices ?
Car ce qui se passe, actuellement, est loin d’être du « militantisme » syndical ou ouvrier.