Près de 137.906 élèves de toutes les filières entament à partir d’aujourd’hui les épreuves de l’examen du baccalauréat (ses- sion 2023) qui se déroulera les 7, 8, 9, 12, 13 et 14 juin.
Il s’agit de 112.573 élèves du secteur public (soit 82 % du total des candidats) et 18.539 élèves du sec- teur privé (soit 13% du total des candidats), outre 6.794 candidatures libres (soit 5% du total des candidats), a fait savoir le ministre de l’Education Mohamed Ali Boughdiri.
Cette nouvelle promotion d’élèves-candidats qui se présenteront aux épreuves après une année aux mul- tiples grèves et marquée par plusieurs interruptions de cours et de rétention de notes, conjuguée aux effets socioéconomiques, met aussi à nu les inégalités de chances entre les couches sociales dont sont issus les candidats. C’est que les écarts de richesse jouent aussi comme un facteur déterminant de la réussite entre ceux qui ont pu finir l’année avec de bonnes études grâce aux cours privés payants et ceux dont les parents se sont retrouvés au bord de la route et sans res- sources pour pouvoir assurer à leurs enfants les cours nécessaires pour augmenter leurs chances de réussite. Cette inégalité choquante est une autre injustice qui vient léser les plus défavori- sés car l’éducation nationale a fini depuis belle lurette de donner la même chose à tout le monde. Comment, dans ces conditions, cette injustice ne serait-elle pas vécue comme une voie de relégation, puisqu’on ne fait rien pour la surmonter ? Pourtant l’on sait pertinemment que les élèves qui seront déboutés au Bac disparaissent des radars de la société pour aller cher- cher dans l’extrémisme, le sectarisme ou l’émigration irrégulière, une autre voie de vie plus périlleuse que l’échec.
L’école de la République, qui est le meilleur rempart contre la tentation du repli sur soi, deviendra alors le facteur déclencheur de la haine de l’autre et de la société, voire du pays.
En attendant, ce qui inquiète le plus ces candidats, c’est le contexte social très tendu qui prévaut dans notre pays. En effet, en cette période lourde de tant d’incertitudes, une trêve s’impose pour permettre à nos enfants de se concentrer sur leurs examens. Se lever le matin inquiet de ne pouvoir rejoindre un centre d’exa- men pour cause de grève des transports ou pour un possible blocage de la route par des contestataires est une grande source d’inquiétude pour eux.
C’est pourquoi un examen national aussi important que le Bac est aussi une épreuve de notre engagement social envers ces candidats où les chances de réussite dépendent largement de la réalité du quotidien que nous leur présenterons. Garantir à tous les candidats les conditions idoines pour passer l’examen du Bac est un devoir national que nous devons tous assurer. Bonne chances, les ados. Car s’ils passent les examens avec succès ou s’ils échouent, c’est aussi quelque part à cause de nous.