Si le CA a beaucoup souffert de l’irrégularité de ses individualités, Saïd Saïbi a, quant à lui, tiré le meilleur d’un groupe aux talents à géométrie variable. Au final, si les résultats sont discutables, Saïbi a, en tout cas, donné une âme et un souffle à cette équipe. Et c’est déjà ça de gagné.
Alors qu’il a réussi à hisser le CA à des hauteurs respectables, tout en validant un billet pour la C3, Saïd Saïbi pourrait ne pas rempiler, alors que le maintien du bureau en place n’est pas assuré et les fonds nécessaires pour budgétiser, solder et planifier pas encore collectés et débloqués. Tout va visiblement s’enchaîner pour le CA à présent. Course contre la montre pour décaisser et s’acquitter. Sanction à lever et groupe de joueurs à affiner. Pour ce volet précis, c’est à l’entraîneur de définir les priorités et de trancher. Or, l’avenir de Saïd Saïbi à la tête de l’équipe fanion n’est pas garanti et le passé proche n’est pas garant de l’avenir de Saïbi à la tête du CA. Bref, il n’est pas sûr d’être reconduit. Pourtant, au vu de ce qu’a enduré le CA, un entraîneur qui termine sur le podium doit rester ! Reformulons : que faut-il retenir du passage de Saïbi au CA ? Une réussite sportive avec une place sur le podium ou une nouvelle année blanche de titre ? Que retenir ? Le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide ?
Pragmatique et souple
Pour Saïbi, sincèrement et sans concessions, il a donné un cadre au CA sans pour autant essorer un effectif restreint et miné par les blessures parfois. Ce n’est pas un technicien qui s’est montré buté sur ses convictions et sec dans sa méthode. Loin de là, il a toujours su gérer le groupe avec maîtrise, pragmatisme et doigté, relançant tantôt certains, revisitant tantôt le plan de jeu, le tout, sans pour autant briser le fragile équilibre clubiste. C’est sans doute parce qu’il y a un peu de tout cela que le bilan de Saïbi au terme de cette saison mérite d’être valorisé.
Ce faisant, certains diront certes que cette 3e place en championnat n’est ni tout à fait une réussite ni tout à fait une déception. Mais, en revanche, indiscutablement, sur toute la saison, phase 1 du championnat comprise, le CA de Saïd Saïbi (poste hérité dans les conditions connues de tous) n’a jamais été largué et sa contribution n’a pas été avare en émotions. Pas de quoi se faire une quelconque gloire cependant, mais il faut tout de même mesurer le chemin parcouru pour en tirer les enseignements qui permettront au CA d’aller de l’avant.
De l’espoir à l’émotion
Sur ce, des coups de mou, il y en a eu cette saison, surtout lors du warm-up avec des baisses de régime devant des outsiders ambitieux. Par la suite, surtout après le derby du play-off et la démonstration face au CSS, le CA de Saïbi n’a pas su capitaliser sur ce formidable élan en échouant face à l’UST quand la compétition lui tendait les bras. Et ce n’est pas l’absence de Ghandri qui fera bénéficier le CA des circonstances atténuantes. Ce fut au final un parcours à l’image d’une saison pleine d’espoirs, pleine d’émotions et finalement terriblement frustrante quand les Clubistes ont pris conscience que le titre leur échappait.
Sur ce, ces derniers jours néanmoins, une question revient souvent. En «feedback », l’on se demande ainsi si l’effectif était suffisant et assez armé pour espérer mieux. Ça coule de source forcément et ça ne se discute même pas pour un CA privé de marché d’appoint et de marché estival depuis quelque temps déjà. Et puis, volet jeunes qui montent, même si les Adem Garreb (perdu de vue depuis un bon moment), Skander et Chiheb Laâbidi, Mohamed Ali Omri, Zaâlouni, Aziz Guesmi, Snana, Sabo, Mbaye et autre Cherifi ont une belle marge de progression, seul Hamdi Laâbidi a été au-dessus du lot, alors que Rodrigue Kossi a mis les voiles après une saison minée par les blessures. Globalement, le CA a beaucoup souffert de l’irrégularité de ses individualités, les Rami Bedoui, Nabil Lamara, Belhocini, Ben Yahia, Ali Amri, Dhaouadi, Agrebi, Ghazi Abderrazek, Larry Azouni et Moez Hassan. Voilà tout, et c’est dire combien, en l’état, Saïd Saïbi semble avoir tiré le meilleur d’un groupe aux talents à géométrie variable. Au final, si les résultats sont discutables, Saïd Saïbi a, en tout cas, donné une âme et un souffle à cette équipe. Et c’est déjà ça de gagné !