La culture sous ses hautes et basses coutures est au cœur des émissions de radio, de télé, cela va des causeries, genre café du commerce, aux débats d’idées. Bref, les Tunisiens dans leur majorité avalent tout. Bons clients, ils répètent souvent ce qu’ils ont vu ou entendu et se révèlent sous cet angle adeptes de spectacles et de divertissements.
Fatalement, l’été avec son lot de manifestations, ses événements et ses centaines de spectacles, sur les scènes des villes comme dans les régions, favorise les sorties nocturnes et ouvre au passage les vannes aux discussions et aux bavardages sur les contenus des programmes des festivals, sur ses détails et ses anecdotes. Les jeunes principalement, toutes catégories sociales, familiers des talk-shows et accros d’Internet évoquent les atouts des spectacles de demain avant de critiquer celui de la veille.
La culture sous ses hautes et basses coutures est au cœur des émissions de radio, de télé, cela va des causeries, genre café du commerce, aux débats d’idées. Bref, les Tunisiens dans leur majorité avalent tout. Bons clients, ils répètent souvent ce qu’ils ont vu ou entendu et se révèlent sous cet angle adeptes de spectacles et de divertissements. Le baromètre des critiques et des animateurs vedettes les y encourage. Est-ce une chance ?
En Tunisie, les citoyens ont une opportunité d’accéder facilement à l’information et ses avatars. Ils savent tout sur les scènes, le contenu des spectacles. S’ils ne sont pas présents, ils apprennent en temps réel à travers les réseaux le moindre couac d’un spectacle, la bourde d’un acteur ou la dérive d’un humoriste. Les journalistes, toujours à l’affût du scoop, de l’originalité, on le sait, sont des privilégiés ; les scènes du théâtre antique de Carthage, de Hammamet ou d’ailleurs sont pour eux un pèlerinage obligé et les coulisses sont un espace où ils fraient avec les artistes en tous genres metteurs en scène, chanteurs, danseurs ou humoristes. Ils en tirent le maximum de détails banals ou croustillants ; le citoyen là où il est, s’il est amateur de précisons ou d’ornementations, a accès à tout ce qu’il cherche. Résultat : il faut croire que l’esprit du citoyen est formaté; il ne consomme que ce qu’on lui offre ; les journalistes vedettes, les éditorialistes de renom et de tous bords s’arrogent l’expression de l’opinion publique. Et cet état d’esprit, cette atmosphère « d’abêtissement » ou « d’abrutissement » prend des proportions inouïes, à tel point que le citoyen ne pense plus par soi-même. Autrement dit, on est devenu une société esclave, notamment du réseau social Facebook, ce poison dont on meurt. Hélas ! Mille fois. Et c’est un euphémisme de dire que cette société tue la culture, ou ce qu’il en reste. Que faire ?
Les autorités culturelles, on ne le répétera pas assez, devraient prendre des décisions radicales et salutaires; une dépêche récente de la Présidence de la République annonce que « ce qui se passe actuellement dans le secteur culturel ne peut plus continuer ainsi ». Nous attendons la suite et les effets concrets de cette annonce.