Cet été, je vais beaucoup lire, rêver. Vous aussi, j’imagine. Quand je dis été, je suis imprudent, parce qu’il paraît que le mois d’août sera pluvieux et frais. Il n’y a plus de saison madame !
Je lirai beaucoup parce qu’il fait trop chaud pour faire autre chose, surtout dehors. A l’intérieur, l’air marche avec les machines. Michon m’attend sans s’agiter.
Pierre Michon est l’un des écrivains à qui on s’attache sans peine et à qui on revient souvent. Ses portraits des gens minuscules sont émouvants, ses superbes récits fascinent. On s’immerge avec forte attention dans ses ouvrages habités de personnages merveilleux.
Parfaitement inconnu, son premier livre Vies minuscules paraît en 1984. Il installera son auteur sur le pavois des grands écrivains, mais son œuvre, désormais longue, a mis du temps avant de trouver son public.
Nourri de grands textes, Michon est recherché par les critiques, les spécialistes, les linguistes. Dans ses entretiens, il explique longuement, avec précision, lucidité et une érudition fascinante son travail, l’origine de ses récits, il cite ses lectures nombreuses, ses recherches. Son art à lui est de pousser le lecteur à relire ses auteurs préférés aux premiers desquels Flaubert, Faulkner, Balzac…
Il m’arrive souvent de penser à Michon quand je suis à Carthage et ces jours-ci, j’y suis souvent. Il est admirateur de Flaubert (qui ne l’est pas ?). Dans Le Roi vient quand il veut, Michon explique qu’aux origines de l’écriture, il y a les grandes émotions de l’école primaire et la magie des grands textes. Dans sa mémoire de jeune écolier, la phrase de l’incipit de Salammbô « C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar » s’est incrustée pour toujours.
De plus, Michon était ami avec un ami auteur lui aussi, Alain Nadeau, qui sera au centre de ma chronique prochaine.