Quelques leçons à tirer des incendies : Organiser à l’avance les interventions d’urgence

 

L’élan de plusieurs ministères et structures de l’Etat pour venir à bout de ces incendies dévastateurs qui auraient pu coûter cher en vies humaines doit faire date et donner lieu à l’élaboration de plans d’urgence clés en main.

Les incendies font rage dans le pays. A peine un sinistre maîtrisé qu’un autre se déclare. La chaleur caniculaire, le vent et les étendues boisées sont autant d’éléments déclencheurs que de facteurs aggravants. Incendie à Djebel El Mergueb, délégation El Krib, gouvernorat de Siliana. Trois départs de feu quasi simultanés à El Bassatine, Chotrana, Soukra, gouvernorat de l’Ariana. Puis encore à Siliana, Oued Najia, El Krib. Hier, un autre incendie s’est déclaré dans la forêt Khanguet, au Djebel Zaghdoud, gouvernorat de Kairouan.

Hélas, un incendie à Nefza, gouvernorat de Béjà, a causé la mort d’un directeur d’école par asphyxie. Les dégâts matériels sont importants. Les flammes ont endommagé des habitations, un centre forestier et des exploitations à Wechtata, des noisetiers à Zwaraa et des étendues boisées.

Mais le grand feu s’est déclaré lundi 24 juillet dans des localités de Tabarka, à Melloula, gouvernorat de Jendouba. Plus de 150 personnes ont été prises en charge par l’hôpital régional de Tabarka, et une centaine d’habitants évacués. Le feu s’approchait dangereusement de leurs habitations. Certaines mêmes ont été encerclées par les flammes.

Tout le monde a répondu à l’appel

Appelées en renfort, des unités de l’armée sont intervenues. Les trois corps  ont été mobilisés. Les hélicoptères survolaient la région, avec 30 survols aériens, intervenant notamment dans des zones habitées. «L’avion militaire C-130 équipé de liquides spéciaux a été utilisé quatre fois pour éteindre le feu, le contenir et limiter sa progression», a souligné le ministère de la Défense nationale dans un communiqué.

Des unités militaires dans les différentes formations terrestres, maritimes et aériennes ont été dépêchées sur les lieux pour porter secours aux habitants, notamment dans les zones de Melloula et Sejnane. Les bateaux d’intervention rapide de la marine nationale ont participé à l’évacuation des sinistrés par voie maritime. Du côté de l’armée de terre, les unités continuent de secourir les citoyens à l’aide de matériel roulant et de les transporter dans des endroits éloignés de l’incendie.

Le commandement militaire de terrain, accompagné des services de la santé militaire, est présent sur place et coordonne avec la Protection civile, la Garde nationale et les gardes forestiers.

Le ministère de la Santé a mis œuvre ses services relevant de la santé militaire et de la Protection civile, qui se sont installés à proximité du périmètre de sécurité de l’incendie. Les établissements de santé dans la région et dans les zones avoisinantes ont été également alertés.

La société régionale de transport de Jendouba a mobilisé 9 bus pour évacuer les victimes, avait encore annoncé le ministère du Transport. L’Office de l’aviation civile et des aéroports a mobilisé des camions citernes d’une capacité variant entre 1.000 et 4.500 litres. Les véhicules ont pris leur départ depuis les aéroports de Tunis-Carthage, de Sfax, de Thyna, de Tozeur, de Nefta et de Gafsa Ksar.

De son côté, le ministère de l’Equipement et de l’Habitat a mobilisé des engins permettant d’ouvrir les pistes et voies forestières pour faciliter aux camions des pompiers l’accès aux foyers d’incendie.

Une cellule opérationnelle

Dans son avion qui le ramenait de Rome, le Président de la République a atterri à Tabarka, pour s’informer de près des conditions des habitants sinistrés et évacués après la propagation du feu. Avant cela, et depuis Rome, Kaïs Saïed avait donné ses instructions à la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, qui a suspendu les réunions ministérielles ordinaires pour activer une cellule de crise ; une structure chargée de coordonner entre ces multiples intervenants. La cellule restera opérationnelle jusqu’à ce que l’incendie soit maîtrisé, annonce un communiqué.

Cet élan collectif des ministères et structures de l’Etat pour venir à bout des incendies dévastateurs doit faire date et donner lieu à l’élaboration de plans d’urgence clés en main. Des mécanismes qui s’enclenchent de manière graduée, et selon l’intensité de la catastrophe, pour organiser les ressources et les secours et parer à toute situation. Ces plans dit encore de catastrophe sont élaborés par des entités distinctes ayant à mener ensemble des actions coordonnées. Ainsi et dès que l’alerte est donnée, chaque agent, chaque service, sait ce qu’il doit faire. Nous n’en sommes pas encore là.

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