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Patrimoine : L’île de Djerba à l’agenda de l’Unesco

 

Le dossier d’inscription de l’île de Djerba sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco sera à l’agenda de la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial qui aura lieu du 10 au 25 septembre, à Riyad (Arabie Saoudite). Le Comité se réunira pour inscrire de nouveaux sites sur la liste du patrimoine mondial. 53 sites candidats seront examinés dont des sites naturels, des sites culturels et des sites mixtes (naturels et culturels).

A partir du 16 septembre, le Comité du patrimoine mondial commencera l’examen des propositions d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, en débutant par les candidatures qui n’ont pu être examinées l’année dernière.

Le Comité sera également diffusé en webcast. Le 11 septembre, l’Unesco et les autorités saoudiennes tiendront une conférence de presse qui sera diffusée en ligne.

«Djerba : paysage culturel, témoignage d’un mode d’occupation d’un territoire insulaire» sera parmi les sites culturels nominés en 2023. Sur la même liste, figurent également les dossiers de pays comme la Palestine (Ancien Jéricho / Tell es-Sultan), la Turquie (Mosquées médiévales d’Anatolie dotées de colonnes et d’une structure supérieure en bois) et l’Iran (Le paysage culturel de Masouleh).

L’Arabie Saoudite (Uruq Bani Ma’arid) est sur la liste des sites naturels nominés en 2023. Uruq Bani Ma’arid est l’une des plus grandes zones protégées du royaume d’Arabie Saoudite qui renferme des espèces animales comme l’oryx d’Arabie et la gazelle d’Al Reem. Cette zone se trouve dans l’extrémité ouest du grand désert de sable d’Ar-Rubâa al-Khali, à environ 700 km au sud de la capitale Riyad.

Le Comité examinera également l’état de conservation de 260 sites déjà inscrits sur la liste du patrimoine mondial, dont 55 figurent également sur la liste du patrimoine mondial en péril.

A ce jour, le Comité du patrimoine mondial a inscrit 1 157 sites dans 167 pays sur la liste du patrimoine mondial. Composé de représentants issus de 21 Etats-parties ayant ratifié la Convention du patrimoine mondial, le Comité est chargé de la mise en œuvre de la Convention.

Après plusieurs initiatives entamées dans les années 70, le dossier d’inscription de l’Ile de Djerba sur la liste du patrimoine mondial a été finalement accepté, début mars 2022, à l’Unesco. Déposé le 1er février 2022, ce dossier a été retenu après avoir été évalué par l’Organe consultatif sur le patrimoine culturel de l’Organisation onusienne.

Pour rappel, au mois de février 2012, l’Institut national du patrimoine (INP), relevant du ministère des Affaires culturelles, a proposé l’inscription de l’île de Djerba sur la liste indicative du patrimoine mondial. Après une période de 6 ans, le dossier n’a pas réussi à avoir l’accord favorable des experts onusiens. Les dernières années, la Tunisie a multiplié les démarches en présentant un dossier qui répond aux standards de l’Unesco.

Le dossier d’inscription de l’Ile de Djerba au patrimoine de l’Unesco est composé de 31 sites et monuments, lit-on sur le site de l’Association de sauvegarde de l’île de Djerba (ASM) qui revient sur l’historique de ce dossier et les multiples initiatives entamées au milieu des années 70.

Sur une superficie de 514 km2, Djerba occupe l’une des positions les plus stratégiques au cœur de la Méditerranée. La valeur universelle exceptionnelle (VUE) retenue pour le dossier de candidature de Djerba est un bien en série (Menzel, Houch, mosquées, fondouks, huileries,,,,).

«24 monuments, proposés à l’inscription, sont implantés partout sur l’île et touchent à l’ensemble du territoire avec une concentration qui suit géographiquement le croissant fertile. Les monuments proposés sont : les mosquées Sidi Salem, Sidi Smain, Tajdit, Abou Messouer (Al Jamaa El Kebir), Cheikh, Sidi Jmour, Moghzel, Imghar, Guellala, Sidi Yeti, Louta, Essalaouti, El Fguira, Tlakine, Medrajen, El Bessi, Fadhloun, Berdaoui, Welhi, Sidi Zikri, Mthaniya, Synagogue La Ghriba et l’église Saint Nicolas».

Par sa situation géographique et par la place qu’elle a occupée dans l’histoire tant régionale que méditerranéenne, «l’île de Djerba peut être considérée comme le carrefour de la Méditerranée antique et médiévale», peut-on lire sur le site de l’Unesco.

Le riche patrimoine culturel de cette île, chantée par Homère sous le nom de l’«île des Lotophages», «n’occulte pas la beauté et la qualité des paysages naturels encore sauvegardés mais qui se trouvent menacés par la conjugaison de plusieurs facteurs dont notamment l’expansion de l’urbanisation», peut-on encore lire dans le dossier présenté à l’Unesco.

La Convention du patrimoine mondial a pour objet la reconnaissance des sites de «Valeur Universelle Exceptionnelle» comme patrimoine de l’humanité, et qu’il importe de protéger et de transmettre aux générations futures. Le Comité du patrimoine mondial, créé en 1976, établit chaque année la liste du patrimoine mondial.

La Tunisie compte 7 sites et monuments classés au patrimoine mondial, depuis 1979 jusqu’à 1997: Médina de Tunis / Site de Carthage /Amphithéâtre d’El Jem (1979), site de Kerkouane (1986), Médina de Sousse / Médina de Kairouan (1988) et le site de Dougga (1997). De cette date jusqu’à aujourd’hui, aucun autre nouveau site tunisien n’a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

En prévision de la tenue de la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial, prévue à Riyad, le dossier d’inscription de l’île de Djerba sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco a été, le 22 juillet dernier, au centre d’une séance de travail ministérielle.

A cette occasion, il a été convenu de mettre en place une équipe de travail réunissant des représentants de ministères concernés en vue de mettre en place les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de ces recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) et du Conseil international des monuments et des sites (Icomos). Le but étant de garantir toutes les chances pour l’inscription de Djerba sur la liste du patrimoine mondial.

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