Le 7 octobre prochain, et pour la deuxième fois, les plus belles voix tunisiennes investiront la scène mythique de l’Olympia à Paris. Au programme de cette seconde édition, Nabiha Karaouli en magnifique marraine, mais aussi, générations confondues, unies par le seul talent, Sabry Mosbah, Yasmine Azaiez, Dali Chebil, Lobna Noomene, Fahmi Riahi, Abir Nasraoui, et last but not the least, Erkez Hip hop. L’équipe réunie par Soraya Nefissi, productrice de l’événement, nous offrira une Tunisie joyeuse, généreuse, mêlant allègrement grands classiques et créations modernes. Pour en savoir davantage, nous avons interrogé pour vous Soraya Nefissi à qui l’on doit cette jolie initiative musicale.
Vous appartenez, Soraya, au monde de l’image. Merci de rappeler votre parcours.
En effet je travaille en production audiovisuelle depuis plus de 20 ans. Après un stage pour valider mon diplôme de commerce, j’ai débuté dans la société de production de Nagui en tant qu’assistante de production et tout s’est enchaîné assez vite (j’ai appris le métier sur le tas…).
La production est le côté technique, financier et administratif d’une émission. J’ai donc eu la chance de collaborer avec de grands journalistes et animateurs de renom que ce soit pour des programmes de flux (avec Stéphane Bern), Daniel Schneiderman, du divertissement (Camille Combal, Jean-Pierre Foucault, Stéphane Rosemberg, Nagui, etc.), de côtoyer des univers et des artistes de tous les domaines. Je travaille depuis 5 ans pour le groupe Satisfaction (Arthur) et nous produisons pour toutes les chaînes toutes formes de programmes.
Comment en êtes-vous venue à ce challenge, et à relever le défi d’une des scènes les plus exigeantes de paris : le mythique Olympia ?
J’ai toujours eu la fibre «évènementielle», l’envie d’organiser pour les autres. Deux éléments ont amené à la création de Soraya Productions : Le premier est le savoir-faire acquis durant toutes ses années d’expérience dans la production TV et événementielle que je voulais mettre à profit.
Et l’envie de vivre des moments familiaux de qualité dans un cadre de musique arabe ou africaine de matière générale.
Dès lors, la création de la société s’est imposée, non sans difficultés car je me suis lancée juste avant l’arrivée du Covid… Cela demande une prise de risques, un travail de titan mais aussi beaucoup de satisfaction. Et je peux compter sur les réseaux créés grâce à mon métier, des amis et collègues aussi sur qui je peux compter. Pourquoi l’Olympia? J’y avais mes contacts et j’estime que nous méritons d’avoir l’une des plus belles salles de France pour partager nos cultures. Alors je me suis lancée !
Votre coup d’essai a été un coup de maître. One night in Tunisia a été un incontestable succès. Du fait de la qualité de la programmation ? Parce que cela répondait à une attente ?
Il y a une véritable demande de concerts/spectacles de «qualité» de la part des diasporas maghrébines et d’Afrique subsaharienne. Le public souhaite se retrouver entre amis, en famille pour chanter, danser, rire en ces périodes de morosité ambiante.
Il était important pour moi d’avoir une diversité des genres et nous avons tenu pour le choix des artistes, avec Skander Guétari, mon directeur artistique de l’époque, et Kais Melliti, mon chef d’orchestre, que chaque région et que chaque style de musique puissent faire partie du spectacle.
Le public a répondu présent et a été très ouvert et curieux de découvrir cette programmation.
One night in Tunisia a été suivi par un One night in Algeria. On aurait attendu un One night in Morocco. Est-ce prévu ?
Nous avons organisé le One Night In Morocco le 30 avril dernier toujours à l’Olympia. Un concert magnifique, riche en couleurs. Nous avions reçu le soutien des autorités marocaines qui ont compris l’importance de perdurer la culture du pays envers les nouvelles générations. Une pensée à ce beau pays actuellement meurtri…
Parlez-nous de la prochaine édition, des choix ? Des retours de certains artistes et de l’arrivée de nouveaux ?
Tout d’abord je suis heureuse que cette seconde édition soit parrainée par le ministère des Affaires culturelles, par la Direction des festivals tunisiens et l’Office national du tourisme tunisien. Merci à nos partenaires TunisAir et Talan.
Avec Kais Melliti, mon chef d’orchestre et directeur artistique, nous avons souhaité proposer une large palette d’artistes connus et moins connus (mélanger et faire se côtoyer différents genres, innover et surprendre le public ) : Notre marraine, la grande Nabiha Karaouli que l’on ne présente plus, nous fera l’honneur de clôturer le show. Le retour de Sabry Mosbah, véritable «bête de scène» extrêmement apprécié du public qui va vous surprendre… Notre virtuose du violon Yasmine Azaiez, le chanteur populaire par excellence Fahmi Riahi, frissons garantis, Dali Chebil, quelle voix ! Gagnante du festival de la chanson tunisienne cette année, Lobna Noomène ; la meilleure représentante de notre histoire musicale , Abir Nasraoui, une voix et une présence envoûtantes. Et enfin le groupe Erkez hip hop, retenez bien ce nom : un groupe de jeunes qui manient à la perfection le Slam/Rap avec des sonorités mezoued. Sans oublier nos deux maîtres de cérémonie : Samira Magroun et Nidhal Saadi déjà présents lors de la 1ère édition : on ne change pas une équipe qui gagne.
Pensez-vous atteindre une périodicité dans l’organisation de ces concerts et en faire des rendez-vous réguliers dans le calendrier des concerts internationaux ? Et peut-être les faire tourner ?
Chaque concert a sa propre identité : logo, création lumière, travail de fond avec les artistes sur le répertoire proposé, grosse préparation d’écriture de la part des maîtres de cérémonie pour fluidifier la présentation et mettre en valeur les artistes, etc.
Bien sûr, ce serait un rêve de voir les spectacles «One night in» sur d’autres scènes mythiques en France ou dans d’autres capitales européennes. J’y travaille et des surprises vont peut-être arriver ! A suivre !