De l’Océan au Golfe, la condition des Arabes impuissants face à la machine de guerre israélo-américaine, qui continue de tuer en toute impunité, révolte. L’on se demande jusqu’à quand l’on va rester immobiles, alors que l’ennemi israélien et d’autres pays continuent à développer leurs stocks d’armements, forts en cela d’une recherche scientifique de pointe au service de la guerre.
D’autres voix s’élèvent plaidant pour un plus grand rapprochement stratégique entre les pays arabes, la Russie et la Chine, pour contrer l’axe israélo-américain avec leurs appuis et grands sympathisants, les principales puissances européennes. Une telle alliance serait-elle possible, sinon, serait-elle en mesure de faire face à l’axe cité ci-dessus ?
La Russie, un joueur de premier plan
Pour ce qui est de la faisabilité de la chose, le spécialiste des relations internationales et membre de l’Observatoire de l’Eurasie, Erik Burgos, fait remarquer que la Russie est un joueur de premier plan dans la région moyen-orientale.
Dans le domaine militaro-industriel, la Russie vend depuis 2000, selon lui, des armes défensives aux États de la région, en vue de se prémunir contre une potentielle attaque aérienne massive orchestrée par la Maison-Blanche ou par les membres de l’OTAN. D’ailleurs, l’un des plus beaux fleurons de l’industrie russe, à savoir les systèmes de défense antimissiles équipés de puissants radars dont disposent désormais certains pays du Moyen-Orient servent à localiser, intercepter et pulvériser tout objet volant.
« L’acquisition de cette arme défensive assure aux États de la région une certaine sanctuarisation de leurs régimes politiques respectifs. Si l’Iran, l’Égypte et la Syrie sont les seuls États du Moyen-Orient à posséder de telles armes défensives, leur acquisition a récemment attisé l’appétit d’un pays comme la Turquie », détaille le géopoliticien dans des déclarations à la presse internationale.
Des relations internationales et des intérêts
De l’avis du même analyste, l’implication de la Russie dans le Moyen-Orient émane de l’importance des intérêts à préserver. Cette implication russe est d’autant plus soutenue par un autre grand acteur sur l’échiquier international, à savoir, la Chine. De ce point de vue, le spécialiste des questions de défense, Thibaut Laverne, fait état d’un rapprochement soutenu entre la Chine et le monde arabe, pour des raisons économiques, et d’un partenariat stratégique entre l’Empire du Milieu et le pays des Tsars pour des nécessités stratégiques.
« La coopération militaire entre les deux géants est d’abord industrielle et technologique, avant de devenir opérationnelle et politique. Dans les deux cas, elle prend un caractère stratégique, permettant, d’abord, à l’armée chinoise de se moderniser et ensuite à la Russie de promouvoir sa vision d’un monde multipolaire face à la perception d’un unilatéralisme américain », fait remarquer le spécialiste.
Pour lui, les récentes attaques au moyen de drones lancés depuis l’Iraq et le Yémen contre une base américaine dans la région, seraient le signe avant-coureur d’un très dangereux scénario non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour la paix mondiale.
Classement 2023 des puissances militaires mondiales
Force est de constater au demeurant que le dernier classement 2023 du cabinet d’analyse de données militaires « Global Fire Power » (GFP) place les États-Unis, la Russie et la Chine à la tête des 145 plus grandes puissances militaires de la planète. Les États-Unis occupent, en effet, la première place avec 1,4 million de soldats actifs, 440 000 réservistes et 5550 ogives nucléaires. Son budget alloué aux dépenses militaires est de 770 milliards de dollars. La Russie est à la deuxième place avec 850 000 soldats et 250 000 réservistes. Son budget alloué à la défense s’élève à 154 milliards de dollars et le pays posséde 6 255 bombes nucléaires. À la troisième place, figure la Chine, avec 2 millions de soldats, 510 000 réservistes et 350 bombes nucléaires.
Israël et les pays arabes ne figurent pas dans le top 10 du classement 2023 des puissances militaires mondiales. L’Egypte reste la première puissance militaire arabe et africaine et la 14e à l’échelle mondiale, selon le même classement du GFP.
Ce pays frontalier de la Palestine et d’Israël dispose de 440 000 militaires actifs, 480 000 réservistes, 4 946 chars, 1 069 avions militaires et 245 navires et bâtiments de guerre.
L’Algérie (26e à l’échelle mondiale) occupe la deuxième position à l’échelle africaine.
Israël a chuté, se plaçant la 18e place derrière l’armée iranienne (17e). L’État sioniste compte 170.000 soldats en activité, 445.000 réservistes, 2200 blindés et 530 pièces d’artillerie, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Les forces aériennes disposent, quant à elles, de 339 avions de combat américains, la force navale s’appuie sur six sous-marins, 14 navires de guerre et 48 patrouilleurs, alors que la marine compte d’importantes unités de forces spéciales.
Ces chiffres qui donnent le tournis, ne sont que la face apparente de l’iceberg. Autant dire qu’un conflit dans la région risque d’entraîner la planète dans une nouvelle grande guerre dont on connaît le début et non la fin, d’où l’importance d’une mobilisation internationale pour construire la paix et non l’inverse.
Amnesty International
Les trois plus grands marchands d’armes dans le monde
Sur la période 2017-2021, voici les principaux clients des trois premiers exportateurs du monde :
1 – Les États-Unis représentent 39 % des ventes d’armes mondiales
23 % de leurs exportations vont à l’Arabie saoudite.
9,4 % de leurs exportations vont à l’Australie.
6,9 % de leurs exportations vont à la Corée du Sud.
2 – La Russie représente 19 % des ventes d’armes mondiales
28 % de ses exportations vont à l’Inde.
21 % de ses exportations vont à la Chine.
13 % de ses exportations vont à l’Égypte.
3 – La France représente 11 % des ventes d’armes mondiales
29 % de ses exportations vont à l’Inde.
16 % de ses exportations vont au Qatar.
11 % de ses exportations vont à l’Égypte.