Accueil Economie Supplément Economique Agriculture urbaine | Sofiene Rouis, Ingénieur agronome spécialisé en Génie Halieutique et Environnement et responsable commercial de «Tunisie Aquaponie» à La Presse : «La notion d’autonomie alimentaire a pris un nouveau sens»

Agriculture urbaine | Sofiene Rouis, Ingénieur agronome spécialisé en Génie Halieutique et Environnement et responsable commercial de «Tunisie Aquaponie» à La Presse : «La notion d’autonomie alimentaire a pris un nouveau sens»

 

Bientôt des serres commerciales seront implémentées sur les toits des maisons, des immeubles et des grandes surfaces pour combler le manque de terre cultivable, le manque d’eau et la distance qui sépare la production agricole du lieu de vente de ces produits périssables.

Aujourd’hui, l’agriculture urbaine prend différentes formes, comment la définiriez-vous ?

L’agriculture urbaine qui reprend sa place dans la vie des Tunisiens était présente dans la majorité des maisons en Tunisie il y a environ une cinquantaine d’années. Ce retour à la nature a explosé après le confinement dû au Covid-19 en 2020. La notion d’autonomie alimentaire a pris un nouveau sens vu la pénurie des denrées alimentaires.  Aussi, le bienfait psychique que procure le jardinage est une thérapie très prisée des citoyens pour réduire le stress quotidien. Ce retour aux sources se fait de différentes façons, chacun selon ses envies, son savoir-faire et les contraintes qu’il a. Les personnes qui vivent dans des immeubles optent pour des pots à mettre dans le balcon et certains pour des systèmes de culture hors sol qui s’adaptent à l’espace disponible, d’autres ont des jardins et optent pour la permaculture ou des systèmes plus grands de culture hors sol. Bientôt des serres commerciales seront implémentées sur les toits des maisons, des immeubles et des grandes surfaces pour combler le manque de terre cultivable, le manque d’eau et la distance qui sépare la production agricole du lieu de vente de ces produits périssables.

Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?

L’agriculture urbaine n’a aucun inconvénient, elle s’inscrit dans le cadre d’autonomie alimentaire, protection de la biodiversité en créant des espaces verts et amélioration de la santé des citoyens en mangeant des fruits et légumes sains produits sans produits chimiques.

Comment la culture hors sol permet-elle d’économiser l’eau d’irrigation ?

Les systèmes de production hors sol sont des systèmes en circuit fermé, c’est-à-dire que la même eau circule entre les différentes composantes du système sans qu’il y ait perte comme celle observée dans le sol (drainage dans le sol, utilisation par les mauvaises herbes), d’où une économie en cette ressource très rare et précieuse de nos jours jusqu’à 90% en comparaison avec l’agriculture classique. Les projets de cultures hors sol ou sous-serres perchées nécessitent une technique pointue.

Pouvez-vous nous donner d’amples détails sur cette technique ?

Il y a deux techniques de culture hors sol, l’hydroponie qui consiste à utiliser des engrais chimiques pour produire des végétaux ou l’aquaponie qui consiste à utiliser l’engrais naturel produit par les poissons comme fertilisant pour les végétaux. Chez «Tunisie Aquaponie», on a opté pour l’Aquaponie car on estime qu’elle est plus naturelle et qu’elle respecte plus l’environnement. Le système est assez simple, il est composé de bacs pour l’élevage de poissons (ornementaux ou comestibles), des bacs de filtration et des bacs de production végétale, des pompes assurent la circulation de l’eau dans ce circuit fermé en continu.

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