Alors que l’hiver s’installe sur la Tunisie, des ombres invisibles s’insinuent dans la vie quotidienne de nombreux Tunisiennes et Tunisiens. La dépression saisonnière, un sujet souvent minimisé, prend une ampleur particulière lorsque le soleil méditerranéen se fait plus timide.
Fatma, résidente de La Marsa, partage son vécu avec un ton sincère : «L’hiver, c’est comme si une partie de ma joie s’éclipsait. Les journées plus courtes me laissent avec un sentiment d’épuisement émotionnel, comme si je devais lutter davantage pour rester positive».
De son côté, Leïla, une étudiante à Sousse, renchérit : «Quand le soleil se fait rare, ma motivation prend un coup. Les examens coïncidant avec cette période rendent tout encore plus difficile».
Loin des analyses médicales, Youssef, employé à Tunis, partage son combat: «Les journées plus courtes signifient des trajets pour le travail dans l’obscurité. Cela a un impact sur mon moral, et chaque matin devient un défi».
Amina, une mère de famille à Bizerte, explique les défis qu’elle affronte : «Prendre soin de ma famille pendant l’hiver devient un vrai miracle. Les enfants veulent sortir, mais la météo ne coopère pas».
Dans le ballet hivernal qui voit les jours raccourcir, de nombreux Tunisiennes et Tunisiens font face à la réalité souvent méconnue de la dépression saisonnière. Cependant, loin de rester accablés par les ténèbres, certains ont développé des stratégies émotionnelles pour éclairer cette saison difficile.
S’engager socialement est une recommandation unanime pour dissiper le poids de l’hiver émotionnel. Autour d’une tasse de café entre amis, à travers des discussions en ligne animées, ou simplement à travers des appels téléphoniques chaleureux, certains trouvent dans la connectivité sociale un remède à la solitude hivernale.
Amira, une résidente de Hammamet, apporte sa lumière personnelle à la lutte contre la grisaille. «J’ajoute des lumières douces dans ma maison», partage-t-elle. «Cela crée une ambiance chaleureuse qui combat un peu la grisaille ambiante».
Leïla, de Sousse, trouve refuge dans l’exercice physique. «Même si c’est juste une courte promenade, bouger fait une différence», témoigne-t-elle. L’activité physique devient ainsi un moyen de dissiper la torpeur hivernale, stimulant à la fois le corps et l’esprit.
Pour sa part, Youssef souligne l’importance cruciale d’accepter les hauts et les bas. «Il faut savoir que c’est normal de ne pas être au top tout le temps. C’est humain», déclare-t-il. Cette acceptation des moments difficiles devient parfois une boussole émotionnelle, guidant chacun à travers les fluctuations naturelles de la vie.