La trêve entrée en vigueur le 24 novembre a expiré le 1er décembre à l’aube. Elle a été de courte durée et le retour à la guerre brutal. Les bombardements contre les Palestiniens ont repris depuis vendredi tôt le matin, avec leur lot de tués, de blessés et de destructions massives.
Les martyrs civils se comptent déjà par centaines. Les habitants de Gaza au nord comme au sud, sous blocus, sont privés de tout. L’aide, insuffisante, acheminée pendant les 7 jours de la pause, s’est rapidement épuisée. « Aucun camion d’aide n’est entré depuis la reprise des bombardements israéliens mais des préparatifs sont en cours pour l’évacuation de plusieurs blessés », déclare à l’AFP Waël Abou Omar, chef de la communication du point de passage de Rafah, entre Gaza sud et l’Égypte.
La trêve a été pourtant un succès. Elle avait offert un court répit aux Gazaouis et permis la libération de près de 240 prisonniers palestiniens, des femmes et des enfants, et d’une centaine d’otages civils, dans un moment de grâce qui n’est plus qu’un lointain souvenir.
Dans sa folie, Israël a juré d’anéantir le Hamas après l’attaque du 7 octobre. Hier, ses frappes nocturnes sont générales Gaza, Cisjordanie, le sud du Liban, Syrie. Le nombre de civils palestiniens tués, près de 15 mille, appelé à s’alourdir, n’est qu’un dommage collatéral, selon la logique des chefs de guerre israéliens.
Avec l’enlisement de la guerre, plane un autre risque insupportable, celui de nous habituer au pire, aux cadavres, aux familles dévastées, aux maisons rasées, aux déplacements forcés. La mort est banalisée. L’injustice ordinaire.
Le risque, c’est d’accepter par habitude, par lassitude, l’inacceptable. C’est d’oublier, comme par le passé, les Palestiniens. De les laisser seuls dans leur détresse, dans leur faiblesse, face à une machine de guerre féroce, impitoyable, face à une propagande sioniste agressive, active partout dans le monde. La cause des Palestiniens a été retirée doucement de l’agenda international, elle est revenue en force sur le devant de la scène. La soutenir est un devoir de chaque homme, femme libre.