Le sulfureux ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, habitué des déclarations et agissements outranciers, a distribué des fusils d’assaut aux colons dits volontaires. Ils sont chargés de terroriser les Palestiniens et de rogner chaque jour le peu qui reste de leurs terres. Ces colons armés ont carte blanche pour voler, expulser les habitants de chez eux, accessoirement les tuer. Ce sont, nous dit-on, des «unités de sécurité civiles», chargées non pas de la sécurité d’Israël, cette fois-ci, mais de celle des colonies qui poussent comme des champignons au vu et au su de la communauté internationale, faisant de la Palestine des lambeaux de terre séparés par des boursouflures coloniales.
La distribution récente d’armes de guerre se concentre sur des zones proches de Gaza, la Cisjordanie et des villes israéliennes mixtes où vivent Arabes et Juifs. Les soi-disant sanctions prises par les Américains contre ces bandes du crime organisé, comme la limitation de visa, ne vont ni les faire trembler, ni les dissuader, tout comme leur chef de gang, le Ben Gvir. Ils sont intouchables quoi qu’ils fassent. Ils le savent.
Le même Ben Gvir appelle à «écraser Gaza avec toute la force possible» et l’occuper «sans concessions ni accords». Son collègue Amichay Eliyahu, ministre chargé du patrimoine, a déclaré, pour sa part, qu’il fallait bombarder Gaza avec l’arme nucléaire. Et qu’on n’en parle plus !
Ces déclarations de l’extrême droite du gouvernement Netanyahou, présentées comme outrancières, vont dans le droit fil d’un projet mis en application méthodiquement par Israël depuis sa création, en 1947, avec l’assentiment entreprenant, déclaré et assumé de ses alliés occidentaux.
Que fait Israël depuis plus de 60 jours ? Sinon écraser Gaza, tuer massivement la population civile. Priver plus de 2 millions d’habitants de nourritures, d’eau, de médicaments. Les forcer à l’exode. Rendre la vie impossible sur cette langue de terre entourée de barbelés déjà en temps normal.
Pourquoi diaboliser les dirigeants actuels d’Israël ; Ben Gvir, Eliyahu et Netanyahou ? Ils ont le mérite de la cohérence, eux. Par ses lois racistes, par ses pratiques xénophobes, par son rejet récurrent des résolutions internationales, Israël n’est rien d’autre qu’outrancier. La manne financière américaine qui ne se tarit jamais, le soutien inconditionnel des Européens, n’ont pas réussi à en faire un Etat respectable, fréquentable et respectueux des droits. Ils ont, en revanche, fabriqué un monstre.