L’Association tunisienne des femmes démocrates appelle à réviser les politiques publiques pour lutter plus efficacement contre les discriminations entre les femmes et les hommes et contre les disparités qui persistent entre les régions.
L’Atfd prend part à sa manière et avec ses mots au 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, célébré le 10 décembre de chaque année.
L’association qui a été de tous les combats, depuis sa création officielle en 1989, a déploré la régression des acquis de la femme tunisienne qui se trouve confrontée à un double discours ; celui prônant l’égalité et la reconnaissance de son rôle politique, économique et social, contre une réalité marquée par la discrimination, les inégalités, et une forme de « persécution politique ». L’association déplore toutes les formes de violence subies par les femmes. L’augmentation des féminicides est un indicateur qui témoigne de cet état de fait. Ecoutons-la.
Ce double discours que dénonce l’ONG historique n’est pas, hélas, l’apanage de la Tunisie. Il est répandu partout dans le monde. Et a trouvé sa parfaite illustration à travers la guerre qui sévit à Gaza, écrasée avec sa population sous des tonnes de bombes depuis plus de 66 jours. En cette triste fin d’année, la célébration de la Déclaration universelle par le monde dit libre a quelque chose d’indécent.
En proie à une profonde crise morale entre les principes qu’ils prônent et la réalité qui se joue en direct à Gaza et en Palestine occupée, les pays occidentaux ont perdu leur rôle historique dans la promotion des droits humains, en piétinant ceux des Palestiniens. Parallèlement, et pour la énième fois, ils ont discrédité, lâché, les démocrates et les intellectuels libéraux et progressistes, anglophones et francophones de l’ensemble de la région arabo-africaine. A contrario, ils ont réussi à renforcer, une fois de plus, le populisme, le conservatisme, voire le radicalisme, pour faire reculer les avancées progressistes, précisément dans cette partie du monde.
L’Occident, qui se veut le fer de lance des droits et libertés, le défenseur de la modernité et des idées progressistes, affichant sa bonne conscience devant le monde et distribuant ses leçons à la planète entière, a perdu la mise en perdant son humanité. Gaza a fini par lui ôter toute légitimité.