La diplomatie tunisienne est la première ligne de défense du pays. Cette voix qui était inaudible par le passé est aujourd’hui écoutée, respectée et hautement prise en compte. La position tunisienne sur les questions les plus brûlantes et les plus épineuses est affichée au grand jour, sans détour ni concession.
Qu’il s’agisse de la cause palestinienne, de la migration ou des relations commerciales avec les autres pays, la diplomatie tunisienne s’exprime ouvertement et porte haut et fort l’étendard du pays. Qu’il s’agisse de l’Union européenne, de la Banque mondiale ou du FMI, il n’est plus question de laisser quiconque dicter ses règles ou prodiguer ses conseils. Notre pays ne demande rien d’autre qu’un traitement d’égal à égal. Ce qui a cruellement manqué à l’action diplomatique tunisienne durant la décennie noire où notre pays était assimilé au bon élève des puissances étrangères.
Cette diplomatie, qui a courbé l’échine à maintes reprises sur des questions de principe, tendait la main pour pouvoir bénéficier d’une lampée pour lubrifier ses finances tout en oubliant sa dignité. Une situation qui ne pouvait durer et qui a poussé le Chef de l’Etat à dire crûment que la Tunisie n’est pas à vendre. Ce n’était pas des propos en l’air mais une nouvelle orientation diplomatique pour reconquérir les attributs de la souveraineté nationale. Ce tournant historique de l’action diplomatique s’est illustré aussi par la participation distinguée du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, dans les multiples forums internationaux ou en tant qu’envoyé spécial du Président de la République. Dans les discours, tout comme dans le vote ou les résolutions, la Tunisie a changé de style et de ton malgré toutes les pressions.
C’est ce qui explique que ce rempart de la Tunisie qu’est le ministère des Affaires étrangères fait l’objet d’attaques suspectes et de campagnes malveillantes visant plusieurs de ses missions diplomatiques et consulaires. L’objectif étant de fissurer l’édifice et de faire vaciller le temple en semant le doute, en insultant et en bafouant l’honneur des diplomates sur les réseaux sociaux. En effet, avec des propos exécrables et d’une bassesse indigne de certaines personnes qui prétendent servir les intérêts de la nation, ils commettent des délits et un forfait punissable par la loi, outre ceux qui le font par allégeance à l’étranger. Mais la riposte du MAE était forte et déterminée : affronter le mal et l’attaquer. «Quiconque répand des rumeurs, diffuse des calomnies, dénigre des personnes ou ternit leur réputation s’expose à des poursuites pénales», a prévenu le ministère.
Et d’ajouter qu’il « ne permettra pas que ces pages actives et comptes en ligne soient un espace pour s’en prendre aux symboles de l’Etat ainsi qu’aux responsables et personnel du ministère par des propos diffamatoires ». Le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a affirmé qu’il allait « sans hésitation et indépendamment de toute pression » engager des poursuites administratives et judiciaires à l’encontre de toute personne qui serait impliquée dans des dépassements ayant entravé le bon fonctionnement de l’administration.
Dans une déclaration publiée vendredi, le ministère a souligné que ces dépassements, qui enfreignent les dispositions et les lois en vigueur, ont eu des répercussions négatives sur l’action diplomatique et que de ce fait, il se réserve le droit de prendre « toutes les mesures nécessaires pour engager des poursuites contre des parties qui ont propagé des mensonges et induit en erreur l’opinion publique en vue de semer la zizanie et déstabiliser l’action diplomatique ». Il est à noter que parmi les allégations colportées, des pages tunisiennes sur les réseaux sociaux ont relayé récemment des rumeurs selon lesquelles des discussions diplomatiques tunisiennes auraient eu lieu avec Israël dans le but de normaliser les relations entre les deux pays, ce que le gouvernement a infirmé à plusieurs reprises.
Les administrateurs d’autres pages, soucieux de maintenir leurs « taupes » au sein de ce département régalien, revendiquent l’abandon des poursuites à leur égard et d’annuler l’exécution des décisions des conseil de discipline émises contre des fonctionnaires qui ont dérapé et commis des fautes graves. Ils oublient dans ce sillage qu’ils plaident en faveur de l’impunité et qu’ils normalisent avec la médiocrité ambiante. A ce sujet, le ministère a fait noter que le mouvement annuel a permis de réhabiliter tous les employés, tous corps confondus, « contrairement aux mouvements opérés durant des décennies écoulés, en particulier durant les trois dernières années ». Dans le même contexte, le ministère a fait savoir que le mouvement annuel au titre de l’année 2023 concerne 107 agents et 54 présidents de missions diplomatiques et consulaires, ajoutant que 115 cadres de l’administration centrale ont été promus à des grades supérieurs. A cet égard, le ministère a affirmé que les nominations au sein du ministère et des missions diplomatiques ont été effectuées selon des critères objectifs qui ont été publiés. Le tort du ministre des Affaires étrangères ? C’est d’être une antithèse de ses prédécesseurs. En effet, on lui reproche d’avoir procédé à un changement de style radical au ministère des Affaires étrangères qui s’aligne à merveille sur celui du Président de la République.
C’est pourquoi il est dans le collimateur et fait l’objet de plusieurs attaques en coupe réglée car il essaye tout simplement de redéfinir la relation d’engagement réciproque et de responsabilité entre l’État et ses partenaires étrangers, et aussi de donner un contenu à la défense diplomatique du pays. Il avoue qu’il a vécu des injustices médiatiques occidentales allant jusqu’à la censure de ses interviews par des médias européens soi-disant libres et indépendants.
Car avec lui, le ton a changé et que les entretiens qu’il mène n’en seront pas moins difficiles et que l’emploi des phrases chocs, figure forcément à l’ordre du jour. Notre diplomatie a permis aux Tunisiens de relever la tête malgré la disette et les vents contraires. C’est une diplomatie qui veut abattre de nombreuses barrières, quand d’autres aujourd’hui veulent élever de nouvelles frontières. C’est une diplomatie qui accorde à chaque pays le droit d’évaluer sa situation et d’exprimer sa position. De ce fait, la Tunisie ne critique pas les autres pays. C’est pourquoi elle bénéficie du respect des autres pays et nul ne peut surenchérir sur notre position. Il n’y a point d’extrémisme dans la position tunisienne, il y a une fidélité à ses principes et à ses constantes. C’est une diplomatie qui ne calcule pas le coût de sa position tant elle est juste. Cela coûtera ce qu’elle coûtera mais cela restera notre position.
Car la Tunisie n’est pas un pays pauvre qui tire le diable par la queue au point de plier l’échine sur des positions de principe. Certes, on a besoin de nos partenaires mais pas à ce prix. Car on a les moyens de relever notre économie et avec dignité.