Dans la guerre terrible qui sévit à Gaza, a interféré une trêve du 24 novembre au 1er décembre, à la faveur de laquelle les armes se sont tues, 240 Palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes ont été libérés ainsi que 105 otages détenus par le Hamas.
Hormis cette courte pause qui a permis l’acheminement de très peu d’aide humanitaire, les Gazaouis sont exposés aux bombes, à la famine, à la soif et au froid pendant près de deux mois et demi maintenant. Cette guerre dite entre Israël et le Hamas, laquelle, en réalité, a pour cible la population civile, se poursuit encore. Le bilan s’alourdit d’heure en heure avec plus de 20 mille personnes tuées et plus de 50 mille blessées.
Dans cette détresse globale dans laquelle se sont enlisés les damnés de la terre que sont les Palestiniens, un épisode a eu lieu pendant la trêve et donne un aperçu des mœurs des gouvernants d’Israël et on pourrait même avancer d’une partie de son peuple.
Lorsque les familles palestiniennes avaient été informées de la libération de leurs enfants, pour certains incarcérés depuis de longues années dans les geôles israéliennes, elles ont été visitées par les émissaires de l’occupant et voici les instructions données dont nous avons pu suivre l’application en direct sur la chaîne Al Jazeera.
Il est interdit de brandir le drapeau palestinien. Consigne générale et permanente qui s’applique d’ailleurs partout en territoires occupés. Interdit de recevoir les proches. Et selon la logique des Israéliens, la sœur aînée et mariée, n’habitant plus la maison parentale, venue célébrer la libération de son frère ou de sa sœur, n’étant pas considérée comme une proche du premier cercle, doit être chassée. Mieux, il est interdit de distribuer des confiseries. Pas de bonbons ni de sucreries à partager avec les proches et les voisins. Ainsi, il est littéralement défendu de manifester le moindre signe de joie à la vue de l’enfant chéri, sous peine de se voir coffrer pour avoir enfreint les sacro-saintes règles.
Nous avons observé les soldats israéliens chasser les journalistes et renvoyer les proches de l’intérieur des foyers. La journaliste d’El Jazeera qui était postée devant l’une des maisons d’un prisonnier libéré a été malmenée et poussée par un soldat israélien, la sommant de partir.
Moralité. Les Israéliens ne supportent pas de voir se déployer la moindre manifestation de bonheur que peuvent ressentir et exprimer les Palestiniens. Réduits au silence, ceux-ci sont acculés à contenir leur colère, leur tristesse, comme leur joie. Sur leurs propres terres, ils sont à peine tolérés. Et encore, si les bombes de l’armée et les fusils des colons les laissaient en vie. Que de petitesse, que de haine et que de cruauté ! Dans ce vaste monde et à travers l’histoire, il est difficile de faire mieux.