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Soit nous perdons, soit nous gagnons

Editorial La Presse

La feuille de route de la stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme a été présentée au Chef du gouvernement. Une planification stratégique validée préalablement par le Président de la République.

La Tunisie n’a pas été épargnée par le terrorisme islamiste, ni avant les tournants marquants de la révolution, ni après.

La République a été confrontée à toutes les formes du terrorisme radicalisé et violent qui a tenté de remettre en cause les fondements de l’Etat, son intégrité territoriale, le système politique, l’organisation sociale et les principes fondamentaux caractérisant la Tunisie dans ses spécificités profondes et historiques.

La société tunisienne, traversée par un clivage profond, était menacée à certaines périodes dans son unité. Le chantage à la guerre civile a été plusieurs fois miroité par certains dirigeants politiques. Et si Ennahdha, alors au pouvoir, protestait et nie encore son implication, que ce soit dans les attentats aveugles ou les attaques ciblées contre la police, l’armée et les figures politiques, il n’empêche qu’il s’était installé, au temps de la Troïka, un climat de terreur et d’impunité. Le message sous-jacent envoyé aux groupes radicalisés tapis dans l’ombre et qui attendaient «leur heure» annonçait l’imminence d’un grand projet, prévoyant d’abord la déstabilisation de l’ordre public, ensuite la prise du pouvoir, pour installer, enfin, un khalifat sur les terres tunisiennes.

Ce projet fantasmagorique, en réalité, a été tué dans l’œuf. Les Tunisiens; femmes, jeunes, intellectuels, artistes, société civile, certaines formations politiques, les forces de sécurité, la police et l’armée, qui ont payé un lourd tribut s’y sont opposés. La majeure partie des Tunisiens est  entrée en résistance, que ce soit dans les zones urbaines ou à l’intérieur, pour défendre une Tunisie libre, ouverte, tolérante qui tend vers la modernité. Souvenons-nous de l’épopée de Ben Guerdane, en mars 2016.

La stratégie nationale contre le terrorisme qui vient donc d’être finalisée court jusqu’en 2027, et énonce dans ses principes fondamentaux, la prévention. Une approche qui veut s’attaquer aux racines profondes et multiformes du fléau. Cela va du décrochage scolaire à l’isolement des jeunes, aux inégalités économiques, à l’exclusion sociale, à la désertification culturelle.

Toutes les études qui traitent du phénomène du terrorisme ont prouvé qu’une gouvernance démocratique et plus égalitaire donne lieu à des sociétés plus pacifiques. Pour renforcer donc la résilience de la société tunisienne face à la menace terroriste toujours présente, la stratégie est nationale, elle doit être aussi populaire et inclusive. Tout le monde devra se sentir concerné. Soit nous perdons tous, soit nous gagnons tous contre le terrorisme.

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