Il n’y a pas meilleure manière de préparer le match inaugural, que nous devons remporter coûte que coûte, que d’opter pour un système de jeu tourné vers l’attaque contre la Mauritanie
Samedi 13 janvier 2024 s’ouvrira la CAN 2023. Le jour «J» pour l’équipe de Tunisie est le mardi 16 janvier, date du premier match contre la Namibie. Le temps passe vite pour le sélectionneur Jalel Kadri qui n’a plus que 10 jours pour bâtir son équipe et aller chercher la Coupe d’Afrique en Côte-d’Ivoire. Il a choisi pour son premier match de peaufinage de son effectif l’équipe de Mauritanie qui débutera elle aussi son aventure ivoirienne le même jour que l’équipe de Tunisie avec comme premier adversaire le Burkina Faso. Les « Mourabitoune » ont dû se passer à la toute dernière minute de leur portier Babacar Diop (opération en urgence pour rupture des ligaments croisés du genou gauche) et le remplacer par M’ Backé N’Diaye. Ce n’est pas toutefois un handicap très lourd pour le groupe de Amir Abdou, au grand complet après l’arrivée au stage de Tabarka d’Ibrahima Keita. Un difficile et bon premier examen attend donc ce soir les Aigles de Carthage. A l’abord d’une phase finale, on a hâte de savoir comment Jalel Kadri va l’approcher et s’il va oser opter pour une équipe tournée vers l’offensive ou maintenir un onze bien positionné derrière et qui opère par contres rapides quand l’adversaire perd le ballon. C’est sûr que ce duel en amical contre les Mauritaniens ne nous donnera pas toute la réponse à ces interrogations et que le sélectionneur national ne dévoilera pas tous ses plans de jeu, mais on aura quand même une première idée de ses intentions et de la composition de la colonne vertébrale de sa formation.
Qui mettre dans les buts ?
La première réponse que Jalel Kadri doit donner concerne la hiérarchie au niveau des gardiens de but. Qui sera le gardien numéro un parmi les trois convoqués ? Ce qui est certain, c’est que Moez Hassen est en ballottage favorable avec Béchir Saïd et que Aymen Dahmen n’est plus le gardien indiscutable des Aigles. Meilleur dans les airs et dans son jeu au pied, avec une bonne relance de la main, Moez Hassen semble bénéficier d’un petit avantage pour être le dernier rempart de la sélection en Côte-d’Ivoire.
Le maître mot dans les déclarations de Jalel Kadri, c’est «la flexibilité tactique» dans ses stratégies de jeu. C’est-à-dire qu’il peut passer d’une défense plate à quatre à une charnière centrale à trois selon la qualité du potentiel offensif de l’équipe adverse. Contre la Namibie devant laquelle il devra chercher les trois points avant d’affronter le Mali et l’Afrique du Sud, il ne va pas quand même opter pour la prudence. Contre la Mauritanie, il devrait donc trancher pour la formule d’une arrière-garde classique avec deux latéraux et une charnière centrale à deux. Mais justement qui sélectionner? Les quatre qui s’imposent ou les solutions de rechange? La logique indique qu’il faut continuer dans le rodage de l’équipe-type. Wajdi Kechrida devrait occuper le flanc droit avec Yann Valery comme suppléant. La paire Montasser Talbi-Yassine Meriah est indiscutable dans l’axe et Ali Mâaloul, après sa bonne Coupe du monde des clubs avec Al Ahly, serait cette fois préféré à Ali Abdi sur le flanc gauche. Hamza Jelassi et Oussama Haddadi seront gardés comme jokers pour les batailles plus musclées qui exigent une charnière renforcée avec trois éléments.
Qui placer au milieu et en attaque ?
Face à une équipe technique, Jalel Kadri ne doit pas seulement miser sur les joueurs costauds, tels que Aïssa Laidouni. Un seul joueur sentinelle pourrait lui suffire (Elyès Skhiri) pour pouvoir aligner plus de milieux rapides et précis dans la relance et la projection vers l’avant. Il a de la variété dans les choix avec les Mohamed Ali Ben Romdhane, Hamza Rafia, Anis Ben Slimane et Houssem Tka capables de faire un bon boulot offensif et de constituer une rampe de lancement des attaques dans la moitié de terrain de l’adversaire.
Il n’a pas donc à tergiverser ou à obéir à un réflexe défensif pour plus de verrouillage au détriment d’un minimum d’audace.
Le même souci de privilégier une formation à vocation offensive doit être perceptible dans la composition de la ligne d’attaque. Les choix sont multiples et les postulants nombreux pour un jeu plus écarté sur les côtés. Il y a plusieurs options et formules avec Elyès Achouri, Bessam Srarfi, Naïm Sliti et Saifallah Ltaïef. Les débordements et percées balle au pied, les centres, les passes dans les intervalles ne manqueront pas pour l’attaquant le plus pressenti pour être à la pointe du combat: Haithem Jouini. Et comme dans un onze il faut toujours un expérimenté et un rusé, ça ne pourrait être que Youssef Msakni. Sa meilleure position serait comme 9,5 plus que numéro 10 pour se reconvertir en deuxième attaquant de surface et capable de percer et d’user de ses bonnes frappes des pieds comme de la tête. Le sélectionneur de l’équipe de Tunisie ne manque pas d’atouts offensifs pour jouer un football d’attaque.