Les choses sont allées mieux face au Bahreïn que contre la France. La défense reste préoccupante en ce moment de préparation.
Une défaite, face à un grand du handball mondial, et une victoire devant un adversaire honnête, mais qui a eu le privilège de nous battre il y a deux ans, une formation tunisienne en plein doute, peu sûre d’elle-même et ulcérée par les absences, c’est la conclusion après cette « petite » randonnée en France.
Pour ne pas être un oiseau de mauvais augure et en apprenant le faux bond de l’équipe japonaise et son remplacement par une « confrontation » A contre B, nous avons volontairement omis de signaler que le match face à l’équipe de France serait extrêmement difficile. Pour une raison très simple : on ne peut pas sortir d’un stage de préparation et sauter à pieds joints face à un adversaire de ce calibre. L ‘équipe de France est de celles qui ne font pas de quartier. Elle joue à fond face à n’importe quel adversaire. Une grosse cylindrée dressée à ne jamais laisser souffler un adversaire. Et le sept tunisien, en phase de récupération, n’a livré qu’un petit match de parade où il n’y avait pratiquement pas de résistance.
Plus d’un but par minute
Les joueurs ressentent cette chute de pression et appréhendent le forcing auquel ils sont soumis lorsque l’adversaire est de métier, organisé, bien armé.
Si on avait joué contre le Japon, cela aurait eu une autre tournure.
L’évolution du score face à l’équipe de France a été d’ailleurs assez éloquente : 9 minutes de jeu le score était de neuf buts à trois en faveur de la France avec un total de douze buts marqués en neuf minutes. Cela suppose plus d’un but par minute et une conservation de balle presque nulle du côté tunisien. Nous avions remis en jeu pour redonner le ballon à l’adversaire. Ce genre d’écart a duré tout au long de la première mi-temps. La défense française en 6/0 qui se convertit en individuelle stricte et qui se positionne à hauteur des neufs mètres a beaucoup gêné et c’est ce qui attend notre équipe qui rencontrera des adversaires qui pratiquent ce dispositif.
En seconde période, les Tunisiens « entrèrent » enfin dans le match. Le score s’est mis à évoluer (13/9 15/11 22/17 34/26). L’équipe tunisienne avait pris sa place, s’est mieux organisée en défense et a obligé les Français à sortir le grand jeu pour reprendre ses distances.
Le deuxième match livré face au Bahreïn a eu un tout autre visage. Tout d’abord, la récupération d’après stage a été un motif de relance. Presque tous les joueurs ont retrouvé leurs sensations et surtout ont ressenti le besoin d’éviter les cavalcades à l’issue desquelles le ballon atterrit au plus vite entre les mains de l’adversaire.
La défense s’est mise en place. L’attaque a occupé le terrain et a obligé l’adversaire à observer une certaine retenue pour éviter de se faire piéger. La zone a fait son travail.
Les tireurs de loin ont déclenché leurs tirs meurtriers et les joueurs inspirés et de classe ont fait le reste. L’erreur de casting a été en fin de compte rattrapée et le sept tunisien a montré un meilleur visage.
La défense, la défense, la défense…
Reste le côté défensif. Le handball est un sport terrible au contact et les défenses sont plus ou moins rudes pour ne pas dire souvent violentes. Il n’y a pas de défense souple comme il n’y a pas de défenses « propres ». Il faut savoir intervenir et le timing de l’intervention est primordial pour ne pas commettre des fautes. D’où une lecture de jeu et un sens de l’anticipation qui permettent de prendre le dessus et de brouiller le jeu de l’adversaire. Notre dispositif nous semble encore assez lent à la réaction. Il y a en effet des fautes trop criardes qui exposent les défenseurs à des expulsions.
Le seul moyen de démolir une équipe c’est bien de la pénaliser dans sa zone de défense. D’où la nécessité de travailler ce secteur et de l’affûter durant les jours qui restent. A la CAN, c’est ce qui inquiète avec des adversaires qui feront tout pour que l’équipe de Tunisie n’aille pas trop loin. Suivez le regard pour comprendre qui n’attend que ce cadeau pour améliorer son palmarès.
De retour à Tunis, l’équipe de Tunisie entrera donc en affûtage du 10 au 14 janvier avec deux rencontres prévues contre la Guinée le 11 janvier et l’Algérie le 13 janvier pour la clôture de la préparation. Ces deux rencontres nous donneront peut-être l’occasion de voir un meilleur visage de notre sept.