Accueil A la une Restauration du Centre régional de protection des personnes âgées à Kairouan : Des travaux qui s’éternisent

Restauration du Centre régional de protection des personnes âgées à Kairouan : Des travaux qui s’éternisent

 

Jusqu’à aujourd’hui, les travaux traînent en ce qui concerne la première tranche de ce projet, et ce, malgré les réunions successives d’évaluation de l’avancement des travaux, dont la dernière en date a eu lieu, le 10 janvier dernier, au siège du gouvernorat.

Suite à des expertises techniques recommandées par la Direction régionale de l’équipement, il a été décidé il y a 3 ans, avec l’accord du Conseil régional du gouvernorat, d’entreprendre des travaux de rénovation et d’extension des locaux du Centre régional de protection des personnes âgées qui datent de 1975 et qui risquent de s’effondrer à tout moment.

Ça traîne encore !

C’est pourquoi on avait décidé de transférer les 40 résidents avec leurs dossiers médicaux vers d’autres centres de protection des personnes âgées, situés dans différents gouvernorats. Et il était prévu que les travaux de restauration évalués à 1.267.000 D soient achevés le 1er janvier 2023. Or, jusqu’à aujourd’hui, les travaux traînent en ce qui concerne la première tranche de ce projet, et ce, malgré les réunions successives d’évaluation de l’avancement des travaux dont la dernière en date a eu lieu, le 10 janvier dernier, au siège du gouvernorat de Kairouan, sous la présidence de la ministre de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées.

Il semblerait que ce retard enregistré est dû à des difficultés matérielles invoquées par l’entrepreneur qui dit n’avoir reçu que 67% de la somme d’argent que l’Etat lui doit. Pendant ce temps, et en attendant que la cuisine, la clôture et les terrasses soient rénovées, les personnes âgées continuent de souffrir la solitude, loin de leur cadre habituel, et de leurs connaissances. Ainsi, ils espèrent revenir le plus tôt possible à leur centre à Kairouan. Rappelons dans ce contexte le rôle important joué par le Centre de protection des personnes âgées où les résidents bénéficient du soutien moral et matériel dont ils ont besoin, outre les soins médicaux gratuits et les activités pluridisciplinaires qui les aident à entretenir la forme et à éviter la déprime et l’ennui. Et parmi les associations qui essayent d’encadrer les séniors et leur éviter de tomber dans la marginalisation, figure l’Association des personnes âgées qui leur fournit les commodités nécessaires de la vie, tout en leur assurant un bon équilibre psychologique et toute l’aide nécessaire au sein du Centre  de protection des personnes âgées et au sein de leurs propres familles et en leur garantissant les conditions de stabilité dans leur environnement naturel.

Les séniors manquent de loisirs

Grâce aux progrès de la science, des avancées techniques et de la médecine, le 3e âge n’est pas le moins agréable, surtout que le moral compte autant que le physique et que la sagesse est aussi nécessaire que la bonne santé. Il va sans dire que nombreux sont les sentiments d’ennui, de solitude, de ne servir à rien et de n’être plus indépendant chez quelqu’un qui a subi cette double frustration : devoir quitter le travail qui lui prouvait sa place dans la société, son gagne-pain et sa raison d’être quotidienne, et sentir diminuées ses qualifications professionnelles, ses capacités physiques et son intégration dans la vie active.

Evidemment, cette émotion, qui peut empoisonner la seconde moitié d’une existence, doit être traitée comme une maladie qu’on ne saurait négliger. D’où le rôle important de la famille et de la société civile dans l’accompagnement des seniors, ce qui contribue à leur assurer une vie plus épanouie.

Par ailleurs, bien que les soins médicaux et les pensions de retraite protègent les seniors contre les risques de l’exclusion, certains vivent très mal cette période de leur vie et succombent à l’ennui et au désespoir, dans un gouvernorat comme celui de Kairouan où les lieux de détente sont presque inexistants.

Belgacem Khalfaoui, 77 ans, regrette le fait que les seniors n’aient pas beaucoup de lieux de rencontre et de détente pour s’épanouir, à part les cafés enfumés et pollués : «Il m’arrive de ressentir de la détresse et de la déprime, car mes enfants, mariés, ne veulent plus de moi chez eux, car ils me trouvent ringard et affaibli par la maladie. Et puis, comme je n’ai pas assez d’argent, je ne peux plus voyager ni faire du shopping. Au fil des années, je deviens un vieux pantouflard négligé. En fait, la retraite me paraît comme un monstre… Des moments, je deviens froid et mou comme un vieux cadavre et il me semble que je n’ai plus d’avenir, que je n’ai rien en tête…».

Néanmoins, il existe certains seniors, optimistes, qui acceptent leur âge et qui croquent la vie à pleines dents. En témoigne Khadija, retraitée de l’enseignement supérieur. «Maintenant, je sens que j’ai l’âge et aucun moyen d’échapper à la vieillesse que j’entrevois au fond du miroir. Néanmoins, je profite de tout ce temps libre pour relire les romans que j’ai aimés, visiter ma famille, faire du sport, cuisiner des plats exotiques et apprendre la danse orientale…», déclare-t-elle.

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