Nous n’accepterons plus jamais, pour quelque motif que ce soit, de céder nos établissements et entreprises publics dont la plupart de leurs équipements sont frappés de vétusté et de l’usure, a fait savoir le président de la République, Kais Saïed.Ces entreprises publiques constituent sans nul doute une propriété de l’État et un des trésors du pays, a-t-il encore souligné.
Dans une déclaration accordée à l’agence TAP, mercredi soir, lors de sa visite inopinée au siège de la société nationale de Cellulose et de papier alfa (SNCPA) à Kasserine, le président Saïed a rappelé que ces entreprises publiques ont été souvent délaissées et en proie à la dilapidation et à la négligence pendant des décennies durant, pointant du doigt une corruption rampante qui a emballé le système des recrutements au sein de cette entreprise ainsi que le processus de conclusion des marchés et de l’acquisition des pièces de rechange.
Face à une telle situation lamentable, le président Saïed a appelé à la nécessité de décréter en urgence des mesures permettant de sauver l’usine de cellulose et de papier alfa, soulignant que sa visite à cette entreprise publique s’inscrit dans la perspective de trouver une issue à ce dossier.
Quiconque hésite à prendre des mesures urgentes face à une telle situation n’a plus de place au sein de l’État, a prévenu le chef de l’Etat, affirmant qu’il est impérieux de purger l’entreprise de la corruption et de moderniser ses équipements qui datent des années 1980.
Toujours inflexible face aux dilapidateurs des biens du peuple, le président Saïed a appelé les Tunisiens à resserrer les rangs et à s’unir afin purger le pays des lobbies et des corrompus peu soucieux de l’intérêt du pays.
Le Président de la République a dévoilé à cette occasion un programme national de renflouement les entreprises publiques en difficulté financière dont la vocation ultime, a-t-il dit, est de garantir la continuité et la pérennité de l’entreprise publique tunisienne.
Évoquant la question du droit de la région de Kasserine aux dividendes de la croissance et du développement, dont trois délégations sont au bas de l’échelle les indicateurs de développement régional, en l’occurrence Hassi Al Ferid, Laâyoune et Jdéliane, le président de la République a affiché un optimisme sur l’avenir du Conseil des Régions et des districts, qui a-t-il dit, permettra aux différentes régions du pays de contribuer activement à la prise de décision et à la gestion de leurs affaires locales sans attendre le bon vouloir du pouvoir central.
S’agissant des projets publics programmés dans le gouvernorat de Kasserine qui n’ont pas encore vu le jour, le président de la République a assuré que les fonds destinés aux projets bloqués ont été décidément affectés à cet effet, dénonçant la volonté de certaines parties (sans les citer) qui s’acharnent à maintenir la situation actuelle.
À ce titre, le président Saïed a averti ceux qui s’acharnent à entraver la concrétisation de ces projets bloqués, affirmant qu’ils doivent assumer la pleine et entière responsabilité de leur conduite.
Lors de sa visite inopinée dans le gouvernorat de Kasserine, le chef de l’État s’est rendu directement au siège de la Société nationale de cellulose et de papier alfa, la plus grande entreprise industrielle publique opérant dans la région.À cette occasion, une foule de citoyens s’est rassemblée devant le siège de l’entreprise.
Montygo
1 février 2024 à 09:01
D’accord avec cette volonté de préserver les entreprises publiques, mais, pour certaines d’entre elles, une « remise à niveau » de fond en comble est essentielle, voire salutaire, pour redorer le blason, relancer les activités et assurer la rentabilité afin de permettre la pérennité de ces entreprises.
L’apport partiel de capitaux privés n’est pas toutefois à négliger, surtout s’il contribue à moderniser et adapter l’outil de production aux exigences dictées par modernité et la concurrence.
A titre d’exemple, remplacer les véhicules thermiques existants au sein des parcs des sociétés de transports publics par des véhicules électriques, hybrides ou à hydrogène permettrait non seulement de faire des économies conséquentes mais, grâce à ces dernières, d’édifier les bases de mise en place d’infrastructures photovoltaiques nécessaires à la recharge des batteries ou de production d’hydrogène « verte », etc.
Nous avons de jeunes ingénieurs prêts à surmonter les défis que ces choix représentent, mais quoi de mieux que d’utiliser leurs capacités et mettre à l’épreuve leurs talents au lieu de les voir se faire « racoler » par une Europe en denatalité.