Accueil A la une La récolte des olives à Kairouan : Une culture et une tradition

La récolte des olives à Kairouan : Une culture et une tradition

 

La cueillette des olives dans le gouvernorat de Kairouan, où la récolte est estimée, cette année, à 150.000 t d’huile (soit l’équivalent de 30.000 t d’huile d’olive), a atteint presque les 90%.

La région a enregistré une légère baisse de 10% du volume de la récolte des olives en comparaison de la saison écoulée, et ce, a cause des mauvaises conditions climatiques dominées par la sécheresse.

Outre Sfax et le Sahel, le gouvernorat de Kairouan, où l’olivier ayant un caractère sacré et rythmant la vie des villageoi, constitue la base de l’arboriculture. D’ailleurs, on compte 10 millions de pieds d’oliviers, dont 6 millions en pleine production qui s’étendent sur une superficie de 184.000 ha dont 164.000 en sec et 19.700 en irrigué.

Rappelons que le gouvernorat compte 150 huileries d’une capacité de transformation de 600.000 t et dont les propriétaires rencontrent des problèmes liés à la gestion de la margine, un produit nocif pour la santé et l’environnement, et ce, malgré l’existence de quelques bassins de stockage, en vue d’un traitement par évaporation. Mais c’est encore insuffisant.

L’or liquide rencontre des difficultés

Par ailleurs, les exploitants kairouanais se plaignent d’une part du nombre croissant du pillage et du vol de leurs olives, d’autre part du manque de la main-d’œuvre pour la cueillette.

Les jeunes trouvent que les salaires ne sont pas compétitifs par rapport à d’autres secteurs, car on les paie au kfiz et non à la journée. Cela sans oublier l’état des souks d’olives anarchiques et mal entretenus et les dégâts causés aux oliviers par les nombreux sangliers et chacals qui font beaucoup de ravages, surtout dans les zones rurales d’El Ala et de Haffouz.

En ce qui concerne le prix du litre d’huile d’olive dans le gouvernorat de Kairouan, il devient inaccessible pour la plupart des familles, puisqu’il est vendu  de 23 à 25 D, alors que l’année dernière il était à 15 D. C’est pourquoi les Kairouanais sont obligés d’acheter pour leur consommation d’autres huiles moins chères telles que l’huile de maïs.

Si au mois de décembre, on a été heureux d’apprendre que le ministère du Commerce a décidé, suite aux recommandations du président de la République, d’organiser des opérations d’approvisionnement en huile d’olive conditionnée, en bouteilles de 1 litre, dans les centres commerciaux, tout en tenant compte du pouvoir d’achat des citoyens. Seulement, là où le bât blesse, c’est que la vente de cette huile d’olive extra-vierge fixée à 15 dinars est rare et aléatoire. Cela tombe tantôt un samedi, tantôt un jeudi, tantôt un dimanche et à des heures différentes et jamais connues par le grand public lambda. Seuls les citoyens avisés prennent d’assaut ces bouteilles dont le stock s’épuise en une heure ! Alors pour pouvoir acheter une bouteille d’huile d’olive, il faut avoir de la chance et la chance est une denrée rare…

Festival international de l’olivier

Récemment, on a organisé à El Messaïd (délégation d’El Ala) la 6e édition du Festival international de l’olivier, dont l’objectif est de promouvoir la commercialisation de l’huile d’olive biologique en Tunisie et à l’étranger.

Outre les tables rondes et les conférences présentées par des ingénieurs agronomes et des spécialistes en la matière et qui ont notamment évoqué l’importance de l’agriculture biologique n’utilisant que des matériaux organiques d’origine locale pour la fertilisation du sol, tous les présents à ce festival ont pu assister à des séances d’animation, des dégustations d’huile d’olive et de l’assida, au passage dans des moulins à huile traditionnels, sans oublier des démonstrations d’extraction manuelle de l’huile «Ennoudhouh» de plus en plus prisée pour ses vertus curatives. Certains agriculteurs la font au sein des huileries, d’autres préfèrent la faire chez eux à l’aide de leurs familles.

On citerait l’exemple de Mme Khadija Sboui, 55 ans, propriétaire d’une petite oliveraie héritée de son père au village de Dhibet (délégation d’El Ala). Disposant de matériel adéquat et plutôt archaïque, elle se plaît à écraser les olives à l’aide de grands pilons dont la pâte mélangée avec un peu d’eau chaude est ensuite déposée dans une cuvette. Ainsi, l’huile flotte en surface, ce qui lui  permet de la récupérer à l’aide de ses deux mains pour la déposer dans des récipients. La «margine» restante est séchée et donnée comme aliment à ses brebis. 

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