Héla Ammar, Hichem Driss et Skander Khlif exposent à Yosr Ben Ammar Gallery : Focus sur trois faires

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On est d’abord pris par les écumes, les mouvements et scènes/vies de et autour de la mer qui figurent dans quasiment toutes les photographies qu’on rencontre en premier. Un espace en commun que partagent les trois photographes et qui fait dialoguer leurs œuvres qui sont juxtaposées, en créant une sorte de prolongement.

La galerie Yosr Ben Ammar (Bhar Lazreg) réunit dans une exposition intitulée «Fall and rise», les trois photographes Héla Ammar, Hichem Driss et Skander Khlif. L’exposition se veut un aperçu sur la diversité de leurs approches respectives.

On rencontre d’emblée les œuvres des trois artistes en pénétrant dans le bel espace d’exposition surplombé d’une mezzanine. Elles occupent l’espace d’en bas. On est d’abord pris par les écumes, les mouvements et scènes/vies de et autour de la mer qui figurent dans quasiment toutes les photographies qu’on rencontre en premier. Un espace en commun que partagent les trois photographes et qui fait dialoguer entre eux leurs œuvres qui sont juxtaposées, en créant une sorte de prolongement.

Dans ces travaux faits autour et dans la nature, les trois artistes explorent, captent et investissent des lieux/moments : la mer, ses lumières, ses mouvements, ses apparitions, ses occupants et la vie qui s’y fait.

Hichem Driss, en observateur attentif, saisit des instants et autres empreintes à travers des prises rapprochées dans «Mare Nostrum», et sa série «Traces», des reliefs et des variations de tons et de terres dans sa série «Panoramiques».

La nature, qu’il représente dans une approche géo-picturale, est sauvage, pure, inoccupée, l’humain n’y est présent que par sa trace. Ses couleurs sont diluées et estompées, ou alors elle est présentée en noir et blanc, en gris, voire un peu sépia.

Dans un autre registre, on tombe sur des œuvres de sa série «Tout ça pour ça» placées sur le bureau d’accueil de la galerie. L’artiste y opère un travail de mémoire en figurant les traces de lieux ancrés dans la mémoire collective : hôtels et autres bâtisses et monuments autrefois courus et aujourd’hui abandonnés.

Contrairement à Driss, Skander Khlif c’est justement la présence physique de l’humain qui l’intéresse. Il met en cadre et re-cadre la vie en noir et blanc qui s’y déroule : corps (ou bouts de corps) de baigneurs pris dans le vif, des instants arrachés aux mouvements, des angles de vue fortuits ou recherchés, des textures, des clairs-obscurs, des corps en mouvement, des corps/fragments, des jeux de dimensions, des recadrages en trompe-l’œil.

Héla Ammar théatralise la mer dans sa série «Dancing in the storm». Elle la préfère en furie écrasant son écume contre la roche où elle installe une chaise qu’elle décuple et superpose pour faire écho et dialoguer avec la «tempête».

Un mur de séparation divise l’espace en deux lieux, et au-delà duquel on peut découvrir d’autres photographies signées par les trois artistes loin de la thématique de la mer qui les unit. L’espace est occupé majoritairement par les fameuses identités féminines de Héla Ammar, un travail féministe fait de portraits de femmes anonymes prises de dos ou aux visages masqués par des foulards fleuris et autres accessoires traditionnels.

L’exposition se poursuit jusqu’au 16 mars 2024.

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