La DTN a du travail sur la planche. Le football ce n’est pas seulement les garçons, mais aussi nos filles et elles méritent que l’on se penche plus sérieusement sur leur cas.
Nos filles ne sont pas qualifiées pour les Jeux olympiques de Paris. Ce n’est que partie remise, mais il faudrait être réaliste et surtout ne pas perdre de vue les conditions d’une éventuelle qualification. Voici, à titre indicatif, ce que représente le football féminin marocain qui a été notre adversaire : la fédération marocaine s’est fixé l’objectif d’atteindre les 90.000 licenciées en 2024. Il n’y en a eu au 31 janvier 2023 que 10.000.
Quatorze clubs professionnels participent au championnat féminin marocain et c’est l’AS FAR qui détient le titre. Elle en a remporté dix et cela se comprend. Les clubs évoluant en D1 et D2 sont professionnels.
En Tunisie, la première compétition officielle a été lancée en 2004-2005. Nous comptons deux poules de 13 clubs. Nous sommes classés 77e par la Fifa. Le Maroc est à la 58e place au 15 décembre 2023. La prochaine mise à jour sera effectuée en mars 2024. Dans tous ces chiffres seuls quelques-uns sont importants. Toujours est-il qu’il y a quand même des conclusions à tirer : nous avons commencé avant, mais nos amis marocains ont rattrapé leur retard, ont mis les moyens et leur équipe tient debout.Pour ce qui nous concerne, ce sont tout d’abord les moyens qui font défaut. Les rassemblements pour préparer l’équipe ne sont pas assez fréquents pour avancer plus vite, étant donné les problèmes que posent la logistique, la disponibilité, l’infrastructure et l’encadrement d’une façon générale.
La fédération n’en manque pas et il faudrait qu’elle compense cette fréquence réduite par des stages et des rencontres amicales qui pourront aider les joueuses à rattraper leur retard d’abord, à avoir plus d’expérience ensuite. Une équipe nationale qui se respecte exige ces sacrifices et tel que cela a été remarqué, tout récemment, par les hauts responsables «on ne participe pas pour le plaisir de marquer sa présence, mais pour gagner».
Les moyens ne font pas défaut
L’Equipe de Tunisie n’ira pas à Paris. Elle doit, dès à présent, préparer la prochaine échéance et mettre le paquet. Pour la FTF, ce ne sont pas les moyens qui font défaut, mais il faudrait le décider, mettre en place l’encadrement qu’exige la situation aussi bien au niveau des clubs que de la sélection, prévoir des rassemblements plus fréquents, encourager la pratique du football au niveau des sports scolaires et des équipes engagées actuelles pour améliorer l’expansion et la prospection, organiser des rencontres amicales qui serviront à aguerrir nos représentantes, encourager la diffusion des matchs féminines pour promouvoir cette discipline et montrer que c’est possible pour les filles de jouer et de percer dans cette discipline.
On devra aussi inciter de grands clubs, ceux qui ne vivent pas à crédit bien entendu, à lancer une section féminine, s’occuper des sections jeunes. Les Forces Armées Royales Marocaines forment le cœur de tout le processus mis en place et c’est intelligent. Des équipes portant les couleurs de nos grandes équipes de football garçons pourraient accélérer la relance et donner du tonus à ce projet, quitte à ce que le MJS et la FTF prennent en charge, pour cette bonne période de reprise en main, les équipements, par exemple, dans le cadre du choix de l’équipementier, etc.
La DTN a du travail sur la planche. Le football ce n’est pas seulement les garçons, mais aussi nos filles et elles méritent que l’on se penche plus sérieusement sur leur cas. Les investissements sont assez élevés certes, et comme il ne s’agit pas de faire de la figuration, il est utile de faire suivre, cette «non qualification», par un bilan honnête et franc et par une réaction qui ne relève pas de la simple gesticulation de façade, pour réellement déclencher le bon processus en faveur de ce secteur. De toutes les manières, il faut absolument trouver une formule pour assurer la relance. L’équipe actuelle est formée de joueuses qui possèdent des qualités certaines, mais manque d’éléments clés qui pourraient donner à l’ensemble un tout autre visage. Pour prétendre à mieux et participer aux JO, il faut assurément se lever de bonne heure.