Brouillon, confus, désordonné et fragile, ce CA-là n’a jamais semblé prendre la mesure d’une telle compétition. Forcément, il peut nourrir des regrets car il ne «prendra pas le quart».
A la surprise générale, le CA a été bouté hors de la compétition, au stade de la phase des groupes. A Radès, les Clubistes sont tombés sur un os, une coriace formation de l’APC Lobito, déjà éliminée depuis quelque temps déjà mais décidée à faire vivre un calvaire au CA. Ce n’est donc pas encore cette année que le CA parviendra à mettre fin à sa longue disette en compétition continentale. Alors qu’il semblait en mesure de passer le cap de la phase des poules, il s’est montré incapable de franchir l’obstacle angolais, dans son fief du stade Hamadi Agrebi. En fin de compte, le CA est tombé face à plus décidé, aguerri et déterminé que lui. L’équipe de Kbaier n’a certes pas perdu, mais elle n’a pas gagné non plus. Suffisant pour permettre à Rivers de passer au grand huit après sa « folklorique » victoire sur le fil face à Dreams, succès intervenu dans le temps additionnel.
Un onze sans saveur
Ces derniers temps, après l’intronisation de Mondher Kbaier, suite à l’intermède Cavalli, il y avait une grande pression sur les épaules des joueurs et cela s’est ressenti au Ghana d’ailleurs, face à Dreams FC. Au final, dans ce groupe C qui a tenu en haleine les puristes du début jusqu’à la fin, les Clubistes n’ont pas été capables de tenir leur rang, alors qu’ils caracolaient auparavant…Aujourd’hui donc, le CA ne «prendra pas le quart» de la C3, une réalité guère conforme aux attentes des inconditionnels. Brouillon, confus, désordonné et fragile, ce CA-là n’a jamais semblé prendre la mesure d’une telle compétition dimanche dernier. Le retour à la réalité est brutal et le CA peut nourrir des regrets. Pourquoi ? Parce qu’en football de haut niveau, même quand l’équipe est dans un jour sans, elle peut, selon les expressions consacrées, faire la différence sur des détails. L’on sait tous qu’à ce niveau chaque erreur se paie cash. Et de toute évidence, le CA n’avait pas le tempérament et l’état d’esprit pour forcer son destin après l’égalisation de Samuel. Puni, puis éjecté hors de la coupe de la CAF en fin de compte, le CA avait finalement vu sa fin de match tourner en eau de boudin! Une grosse désillusion, une contre-performance, résultante d’un non-match. Bien entendu, au final, à froid, certains trouveront des échappatoires avec les absences de Bedoui, Omrani, Sghaier, Taoues et Hamrouni de l’équipe type. Mais l’on retiendra surtout que la production d’ensemble a été brouillonne, le plan de jeu inadéquat et les qualités de certains joueurs incompatibles avec les postes pourvus. Sans saveur, cette équipe nous a laissés sur notre faim. Cela nous renvoie même aux périodes de doutes où le CA traversait des saisons sans trop savoir où il allait, ni ce qu’il devait viser. Maintenant, il faut repartir malgré tout, se remettre la tête à l’endroit au plus vite et ne pas seulement pencher vers ce tourbillon d’incertitude qui risquerait d’envenimer davantage la situation.