Accueil Société Karim Arfa, jeune porteur d’initiatives de bienfaisance:  Un bénévole digne de ce nom

Karim Arfa, jeune porteur d’initiatives de bienfaisance:  Un bénévole digne de ce nom

Tout le monde connaît l’utilité de l’utile, mais personne ne sait l’utilité de l’inutile, disait, depuis l’antiquité, Zhuangzi, penseur chinois. Ce cogito philosophique semble avoir beaucoup inspiré Karim Arfa, trentenaire, originaire de Siliana, l’incitant à être solidaire à sa manière.


En temps de pandémie, où l’homme avait plus que jamais besoin de l’homme, ce jeune ambitieux, peintre de formation, est parti de ses propres moyens pour se faire un modèle du citoyen humaniste. Son esprit du volontariat l’emporte. Il y a maintenant six ans, alors qu’il visitait une école dans l’une des zones reculées de Kesra à Siliana, il eut une idée : «Pourquoi ne pas recycler les déchets en fer rejetés et entassés en grande quantité en ce milieu scolaire. D’autant plus que ces ferrailles (chaises, bancs…) peuvent être revalorisées, puis réutilisées…». Cette idée d’entraide et de prêter main-forte est devenue un projet porteur d’espoir qui a, déjà, réussi à merveille. Karim a beaucoup donné, volontairement et sans contrepartie. Ainsi étaient ses premiers pas avant de monter son propre atelier de travaux publics, basé à El Mourouj, un des quartiers de Ben Arous dans le Grand-Tunis. L’initiative, certes, est salutaire.

Son travail vaut bien le coup !
Qu’en est-il au juste ? Depuis 2018, Karim n’a pas hésité à répondre présent pour tendre la main à son pays. Il agit en membre actif de la société civile dans sa région. Tout se prépare dans son petit atelier créé à cet effet. Tables, bancs ou chaises, toutes ces ferrailles triées et collectées auprès des écoles et collèges sont bien entretenues et retapées à neuf. Pour lui, un tel travail vaut bien le coup: «D’où, je me suis décidé à redonner vie à ces anciens meubles scolaires, les rendant utiles, à même d’en profiter pour contribuer, un tant soit peu, à mettre en joie ces petits écoliers mal lotis». Il est convaincu que, pour y arriver, chacun doit faire de son mieux. Bénévolement! Et c’est ainsi que ce jeune homme a donné l’exemple. «Avec rien, on peut faire tout…», lance-t-il, enthousiaste. Malgré la quasi-absence d’assistance et de renforts, en termes de fonds et de moyens, Karim n’a jamais failli à son devoir citoyen. Il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Aujourd’hui, il a, son actif, plus d’une œuvre de bienfaisance dûment accomplie : «Je suis arrivé, Dieu merci, à construire, jusque-là, cinq ponts sur des oueds dans des zones inondables à Jendouba, ainsi qu’un autre à Nefza (Béja). Sans trop de matériaux. Tout s’est, principalement, réalisé à base de profilés des rails usés et des déchets de métaux abandonnés», révèle-t-il, faisant ainsi valoir l’utilité de l’inutile.

Une citoyenneté exemplaire
Et ce n’est pas tout. D’autres entreprises au sein d’un nombre d’établissements éducatifs ont fait preuve de volontariat et d’une citoyenneté exemplaire. Karim vient, dernièrement, de faire acte d’effort et de dévouement : dans une école primaire à El Krib Gare, sa ville natale, à Siliana, il a transformé une salle de classe, entièrement délaissée depuis 30 ans, en une bibliothèque scolaire digne de ce nom. Sur sa page facebook, Karim a promis que d’autres projets similaires sont aussi en vue. Cela serait, à ses dires, dans un proche avenir.
Pour lui, cette activité de recyclage tire son efficacité de ce qu’elle apporte, en termes d’emplois et de valeur ajoutée à la fois économique et écologique. Son œuvre de solidarité a toujours été un sujet d’actualité pour plusieurs médias locaux et internationaux. Soit une expérience novatrice qui fait parler d’elle-même. Au point qu’elle a suscité l’intérêt de ses amis, mais aussi de plusieurs internautes sur la toile. «Je me mets volontairement à la disposition de mon pays…», a-t-il posté, fièrement, sur sa page. Par ailleurs, il n’a demandé à l’Etat que l’appui et la motivation. La même demande pour le reste de nos jeunes créateurs. Ce bonhomme citoyen modèle, on doit l’applaudir et lui rendre hommage.

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