Après la désillusion vécue face à la Hongrie, la déroute essuyée devant le Portugal, ce fut la fin des illusions devant la Norvège 41 à 23.
Les Nordiques n’ont pas fait de quartier et ils ont joué à fond, donnant au passage une idée de ce que peut faire une équipe motivée.
Qu’on le veuille ou non, quelque chose d’étrange se passe au sein de cette sélection de handball tunisienne et maintenant que tout est terminé, il est absolument nécessaire de le savoir. Jamais cette discipline, que l’on considérait, à juste raison, la plus représentative des sports collectifs, n’est tombée si bas. Au risque de surprendre, les joueurs, tout au long de ce tournoi, donnaient l’impression de… ne pas vouloir jouer. Pourtant, ce sont des éléments qui brillent de manière régulière au sein de leurs équipes respectives et qui possèdent un vaste répertoire technique, qui leur a valu leur notoriété, soit au niveau national, soit auprès des équipes qui les ont recrutés en tant que professionnels pour se renforcer.
Mais à quoi est due cette piètre prestation, qui remet en question bien des convictions et impose une foule de suppositions ?
Réanimer la flamme
Ce sera sans doute le point le plus important qui sera porté à l’ordre du jour des responsables à tous les niveaux, à leur retour à Tunis. Le handball ne mérite pas cette grave désillusion qui a fortement altéré le moral de ses fans et de tous ceux qui le considèrent quand même en mesure de se relever et de regagner la place qui est la sienne. A la condition formelle de mettre sur la table les vrais problèmes et de prendre les mesures qui s’imposent. Aussi sévères qu’elles puissent être. Nous demeurons convaincus que dans ce groupe il y a de la très bonne graine et qu’il suffit de faire appel à un sélectionneur de haut niveau, en mesure de réanimer la flamme et cette fibre sensible qui titille les joueurs qui n’acceptent pas de se laisser ridiculiser, alors qu’ils savent qu’ils sont capables d’inquiéter les meilleurs.
Nous pensons sincèrement que ces piètres résultats devraient mettre à l’épreuve le protocole d’accord et d’assistance, signé dernièrement en France, entre la fédération tunisienne et son homologue française.
Nos partenaires français savent exactement ce dont nous avons besoin, car comme il est d’usage au niveau de toutes les équipes qui font du sport une discipline sportive qui n’a plus rien du simple jeu, tout est soigneusement noté, classé, analysé. Auprès de ces fédérations, toutes les sélections sont en effet fichées ; l’analyse de leur comportement et leur façon de jouer sont passées au crible pour servir le moment voulu. La faiblesse du personnel d’encadrement de l’équipe tunisienne a été flagrante et c’est ce qui a contrarié toutes les prévisions.
L’équipe de Tunisie a plus que jamais besoin d’un gagneur, d’un homme de poigne et qui connaît sur le bout des doigts son métier et non pas des personnes en cours d’apprentissage.
Cela passe par une exigence : ce ne sera pas un choix qui obéit à la règle du «moins disant», mais bien de l’homme qui pourra relancer ce «sept» tunisien en perdition et qui a besoin qu’on lui tende la main. La reconquête du titre africain et le retour à l’avant-scène imposent cette rigueur dans les décisions futures à prendre.
Toute autre forme de jugement relèvera de la vaine littérature.