Sa démarche est minimaliste, car en intervenant avant l’étape du recyclage, il essaye de modifier le moins possible les matériaux et autres objets réinvestis, une manière de témoigner de leurs histoires et de leurs vies antérieures.
La galerie Yosr Ben Ammar expose, à partir du 22 mars, les œuvres de l’architecte et designer français Thomas Egoumenides. Réunis dans une exposition intitulée «Meta morphée», ses travaux s’incrivent dans une démarche de valorisation et de poétisation des matériaux mis au rebut.
L’artiste aborde l’environnement urbain comme un vaste dépôt de matériaux et de récits, similaire à une «matériothèque». Il tisse habilement et remodèle les diverses strates de ces matériaux en exploitant le potentiel esthétique. Il donne corps à une œuvre à mi-chemin entre la sculpture et le design, qui remet en question les pratiques de conception conventionnelles. Sa démarche est minimaliste, car en intervenant avant l’étape du recyclage, il essaye de modifier le moins possible les matériaux et autres objets réinvestis, une manière de témoigner de leurs histoires et de leurs vies antérieures. Ces matériaux, Thomas Egoumenides les trouve en Tunisie, où il est installé depuis 2015 et où en 2016, il a lancé avec Hella El Khiari l’atelier de design pluridisciplinaire «Flaÿou», à Tunis. Depuis, il s’est spécialisé dans le design circulaire ou l’upcycling, croyant que tout comme les chats, objets et matériaux disposent de multiples vies.
Parmi ses récents projets sous nos cieux, on peut citer le projet «Rascal», un laboratoire éphémère de design et de recherche autour du surcyclage, réalisé lors d’une résidence dans le cadre du festival Dream City 2021. Cela a pris la forme d’un atelier participatif logé au cœur de la Médina de Tunis. L’objectif était d’expérimenter la matière-déchets au niveau de la forme, du contexte pour créer des objets, mais aussi un langage nouveau. Ce travail a attiré l’attention de la Sharjah Architecture Triennial (lancée en 2018 aux Emirats arabes unis) où il a présenté, en 2023, une installation intitulée «Le bateau de Thésée», une œuvre modulaire faite de bobines de fil en plastique et de tiges filetées usagées. Un univers à découvrir du côté de Bhar Lazreg à la galerie Yosr Ben Ammar jusqu’au 11 mai 2024.