Le tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques semble avoir été passé dans la rubrique «pertes et profits».
Motus et bouche cousue, rien ne filtre du côté du handball tunisien et on est revenu à ce championnat saucissonné qu’on n’arrive plus à suivre. Le tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques semble avoir été passé dans la rubrique «pertes et profits».
Est-ce que la page a été tournée comme si de rien n’était, ou se prépare-t-on à prendre une décision qui pourrait remettre de l’ordre dans cette équipe nationale qui a totalement déçu et qui a donné d’inquiétants signes de faiblesse ? A tous points de vue. Il ne faudrait pas être un grand spécialiste ou un instructeur de l’IHF pour reconnaître que des joueurs, il y en a, mais que personne n’a vu l’ombre d’une équipe. Une entité qui répond collectivement et qui sait ce qu’elle doit faire sur le terrain.
C’était en fait le cas de cette équipe de Tunisie qui s’était classée plus que honorablement en 2005. Il y avait bien entendu sur le terrain un certain Heykel Mganem qui tenait en main ses camarades et qui faisait office non seulement de joueur-animateur et organisateur mais aussi de second actif, de l’entraîneur. C’est ce profil qui fait actuellement défaut.
Dans l’actuelle formation, pas l’ombre d’une main qui tient les rênes et qui applique des consignes (!?) ou qui donne le ton, le tempo. Chacun pour soi et Dieu pour tous, semble avoir pris le dessus et, alors que les grandes équipes «n’ont pas besoin d’entraîneur» dit-on, en raison de la maturité dont jouissent ses joueurs, nous avons malheureusement vu de bonnes individualités qui ont évolué à la belle franquette et qui ont multiplié les fautes en défense et raté des balles inratables en attaque. Cette équipe, dont la principale qualité était la contre-attaque, n’a que rarement utilisé cette arme du handball moderne.
Autre constatation et non des moindres, le gardien de but et son rôle. C’est le dernier défenseur et le premier attaquant. Nous n’avons pas vu ces deux qualités en raison de l’absence de communication ou de l’absence de consignes. Le gardien de but c’est, dit-on, les 35-40 pour cent de l’équipe et son rôle dans le placement de la défense. Sa façon de haranguer ses camarades aide ceux qui ont pour rôle de bloquer ou d’amortir l’élan adverse. Il faudrait reconnaître que le handball est devenu si rapide qu’il est difficile de prendre la bonne décision si l’on ne sait pas lire le jeu de l’adversaire. Cette qualité est primordiale dans le handball moderne et, sans elle, l’équipe commet des fautes graves, car cette absence de réaction pousse vers la faute et l’exclusion et le jeu en handicap qui se traduit par des buts, surtout lorsque les joueurs restés sur le terrain ne savent pas tenir la balle. C’est ce qui s’est justement passé lors des trois matchs livrés dans ce TQO.
Disponibilité des joueurs
Le seul moyen de créer cette osmose est bien de multiplier les regroupements de l’équipe et la participation à des tournois de haut niveau. Pour cela, il nous semble qu’il faudrait assurer en priorité deux conditions essentielles : la disponibilité des joueurs et un travail qui mobilise les clubs. La Fthb l’a fait à une certaine époque et le sélectionneur a joué un rôle important dans la réussite de l’application des consignes dont le club et la sélection profitent. Le handball repose sur le travail collectif de la défense qui doit savoir s’adapter et remanier son positionnement en fonction du jeu de l’adversaire.
Elle n’a pas besoin qu’on le hurle du côté du banc de touche. C’est le meneur, l’organisateur, le capitaine, le gardien de but qui le rappelle au cas où le reste de l’équipe n’aurait pas ressenti ces évolutions du jeu qui se suivent à un rythme effréné. Les grandes équipes le font de manière automatique et c’est ce qui fait leur force. Inviter les clubs à l’appliquer aiderait énormément l’équipe nationale et, par voie conséquence, améliorerait le niveau général du jeu.
Considérant l’éparpillement des joueurs, cette façon d’agir nous semble la plus appropriée pour faire une partie du travail, tout en l’imposant aux sélections des jeunes qui devraient multiplier les regroupements et non se satisfaire des «stages» à la veille des tournois internationaux.
Le sélectionneur et son adjoint doivent animer tout ce travail pour gagner du temps et instaurer une façon de réagir de manière collective et sensée.
Dans cette phase délicate de reconstruction, l’équipe nationale a besoin de véritables bâtisseurs compétents, pédagogues et imbus d’un certain nombre de qualités techniques, d’une large expérience et non pas de simples entraîneurs.