Après la visite inopinée du Président de la République au mois de décembre dernier à la société de sucre de Béja et les mesures prises quant à sa restructuration et sa modernisation, la raffinerie de sucre a repris du service et sa production, qui s’élève à 500 tonnes par jour, couvre désormais la moitié des besoins du marché local. Ce qui prouve que quand il y a une volonté sincère et une détermination sans faille, l’impossible devient possible. Car ce qui s’est passé avec la STS peut être facilement dupliqué pour la société El Fouledh, la Transtu, la Sncft, Tunisair, la CPG et d’autres entreprises publiques qui jadis formaient les piliers de notre économie. Au lieu d’être des boulets pour l’Etat, ces entreprises, en faisant preuve de courage, de lucidité, et en inventant des réponses à une crise d’une ampleur sans précédent, pourraient entrer dans un nouveau cycle plus vertueux et générer des revenus pour l’Etat.
Alors que les équilibres financiers du pays ont été si profondément bouleversés, il nous faut résoudre des problèmes extrêmement irritants, non pas en passant notre temps à nous apitoyer sur le sinistre sort des entreprises publiques saignées à blanc tout au long de trois ou quatre décennies, mais à réfléchir sur ce qui doit être fait maintenant pour relancer tous les moteurs de la croissance.
Car en temps de récession, notre devoir est de nous battre avec le peu d’armes qu’on a pour surmonter la crise en attendant une éclaircie. Certes, tout n’est pas dans la facilité mais tout n’est pas non plus dans la démission. Et la responsabilité impose un rythme épuisant mais ô combien exaltant quand on cueille les fruits du labeur, de l’engagement, de l’audace et du courage. L’exemple de la STS est à ce titre plus qu’inspirant.