La Tunisie ne tire pas assez d’avantages économiques, environnementaux et touristiques de l’administration publique de ses barrages ou encore de ses ressources hydroélectriques. Pourtant, les barrages ne manquent pas sous nos cieux. On en cite entre autres le barrage de Beni M’tir situé au sud-ouest d’Aïn Draham, le barrage Kasseb situé dans la région de Béja. D’une hauteur de 57,6 mètres et d’une longueur en crête de 245 mètres, ce barrage a un réservoir étendu sur 437 hectares. S’y ajoute le barrage El Masri dans la région de Grombalia.
D’une hauteur de 38 mètres et d’une longueur en crête de 290 mètres, ce barrage a un réservoir d’une superficie de 95 hectares.
Dans la liste des plus beaux barrages du pays figure également le barrage de Sidi El Barrak à Nefza, dans le nord-ouest du pays. D’une capacité de 265 millions de mètres cubes d’eau, ce barrage est le deuxième après le barrage de Sidi Salem, si l’on parle approvisionnement en eau potable.
Dans le gouvernorat du Kef, il y a le barrage Mellègue riche en voûtes multiples de grande portée, d’une hauteur de 65 mètres et d’une longueur en crête de 470 mètres.
À Siliana, se trouve le barrage Lakhmess situé à environ 15 kilomètres au sud-est de la ville. D’une hauteur de 32 mètres et d’une longueur en crête de 660 mètres, ce barrage couvre 1.120 hectares.
Une lueur d’espoir à Sidi Saâd
A Kairouan, il y a le barrage Sidi Saâd, localisé à 70 km au sud-ouest de la capitale des Aghlabides. Conçu en 1981 pour lutter contre les crues de l’oued Zeroud suite aux inondations de 1969 et 1973, ce barrage constitue le plus grand cours d’eau dans le centre de la Tunisie. Avant de déboucher dans la plaine de Kairouan, il traverse les reliefs de l’axe Nord-Sud. Ce barrage fait l’objet de pêche et de pisciculture permettant la production annuelle de 84 T/an de poissons dont 26 T de Mulets, 49,5 T de carpes, 6,8 T de silures et 1,7 T d’anguille. Sauf qu’il a un point commun avec les barrages susmentionnés. Ils sont tous sous-exploités et leur administration datant d’une époque révolue n’a d’égale que l’inertie des premiers responsables.
Pour ces derniers, il aurait été judicieux de fournir un peu d’effort pour voir ce qui se passait ailleurs et s’inspirer des expériences les plus réussies en matière de rentabilisation des barrages.
S’inspirer des expériences réussies
De ce point de vue, l’expérience iranienne serait un cas édifiant. Dans ce pays asiatique, un budget total de 1.300 milliards de rials (environ 30 millions de dollars au taux officiel de 42.000 rials) a été alloué pour développer l’infrastructure touristique des barrages, selon l’agence de presse officielle.
Quelque 182 barrages nationaux ont été construits dans le pays, la plupart d’entre eux ont le potentiel d’être des destinations touristiques. Et le tourisme aquatique des barrages assure 3 000 emplois directs lorsqu’il est pleinement exploité, d’après la même source.
En Iran, on a ainsi tâché à développer un tourisme nautique qui consiste à se rendre dans des endroits spécifiques pour participer à des activités liées à l’eau. Sont également programmées des excursions de tourisme nautique pour visiter des sites touristiques situés à proximité de plans d’eau, tels que des lacs ou encore des mers.
C’est pourquoi en mai 2019, le ministère de l’Energie a signé un protocole d’accord avec le ministère du Patrimoine culturel, du Tourisme et de l’Artisanat pour jeter les bases d’un vrai tourisme de barrages.
Il va sans dire que l’Iran est composé de terres arides et semi-arides, mais le pays compte de nombreuses rivières, des cascades et des zones humides offrant des paysages pittoresques aux amoureux de la nature et aux éco-voyageurs, aux randonneurs, aux oiseaux et aux pêcheurs.