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Faire entendre sa voix dans le monde

Editorial La Presse

La nouvelle est tombée vendredi au soir. L’ancien diplomate Jalel Trabelsi a été nommé envoyé spécial pour les régions du MoyenOrient, de l’Afrique du Nord et du Golfe par le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina. Il est chargé de dégager les priorités stratégiques de la BAD, de renforcer les partenariats entre les régions qui relèvent de ses attributions, en mobilisant les ressources, pour mettre en place des projets décisifs à l’échelle du continent africain. C’est une nouvelle intéressante. La Tunisie a intérêt à placer ses hommes et ainsi faire entendre sa voix dans les cénacles internationaux.

Chaque nouveau poste signifie une compétition entre les pays pour faire nommer les leurs. En l’état, où en est la Tunisie dans ces lobbyings féroces déployés à chaque vacance de poste prévue à l’échelle mondiale, régionale ? Gratifiée d’un vivier d’experts chevronnés pouvant concourir aux fonctions les plus pointues et les plus prestigieuses, la Tunisie est également riche de son histoire d’Etat-nation doté d’une belle tradition diplomatique. Prétendre à une place de choix dans la sphère internationale est tout à fait dans l’ordre des choses. A-t-elle réussi à se positionner ?

La réponse est mitigée, mais nous savons qu’une telle orientation politique demande pas mal de préparation et de temps pour donner des résultats. Qu’ils soient diplomates ou experts, au-delà de la représentation, les hauts commis expatriés représentent une ressource supplémentaire pour leur pays. Jamais les attentes à leur endroit n’ont été aussi grandes. Les pratiques diplomatiques ayant évolué, l’accréditation ne signifie plus seulement avoir de l’entregent et une bonne connaissance du protocole diplomatique, elles comprennent plusieurs autres aspects concrets et pragmatiques.

Orienter les négociations, quel que soit le domaine d’activité, vers une voie favorable à leurs pays, les représentants hors frontières doivent également savoir négocier, influer et entreprendre des actions dans les pays d’accueil ou les organisations internationales pour défendre et promouvoir les intérêts nationaux dans tous les domaines.

A cet égard, les représentants des pays du Sud sont investis de plusieurs missions. Ils doivent savoir protéger les intérêts de leurs pays, mais aussi ceux de leurs régions, la paix dans le monde et les causes des plus faibles. La longue et meurtrière guerre que subit Gaza a laissé voir les efforts de coordination à entreprendre, au cœur des relations internationales, contre une autre partie hégémonique qui ne se lasse pas d’imposer ses visions ou plutôt ses diktats. A ce titre, la Tunisie, qui devient un porte-voix des causes les plus nobles, se doit de redoubler d’efforts, de nommer les bonnes personnes aux bons postes pour relever son prestige, promouvoir son image et faire entendre sa voix à travers le monde.

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