LE secteur agricole se démène pour élever la production à des niveaux supérieurs, dans le but d’assurer la sécurité alimentaire nationale, malgré les conditions météorologiques défavorables marquées par la sécheresse et le réchauffement climatique persistant avec un mois de mars considéré comme le plus chaud depuis plus de cinquante ans !
Au même moment, une étude réalisée récemment par l’Institut national de la consommation (INC) montre que le gaspillage alimentaire constitue un véritable fléau générant une perte financière mensuelle, pour une famille tunisienne composée de cinq personnes, de l’ordre de 85 dinars qui culmine au cours du mois de Ramadan pour atteindre les 340 dinars.
Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui, seulement par les temps qui courent, il est impératif de prendre le taureau par les cornes et de trouver les moyens nécessaires pour y mettre un terme, sachant que les principaux produits consommables dilapidés sont, généralement, le pain avec un taux de gaspillage de 15,7%, les produits céréaliers (10,2%), les légumes (6,5%), les fruits (4,2%), les produits laitiers (2,3%) et les viandes (1,9%).
Selon les termes du rapport, «le gaspillage pèse lourd sur le budget de l’Etat, étant donné qu’une grande partie de ces produits alimentaires sont subventionnés et souvent importés en devises, sans oublier les torts portés à l’environnement et à l’écosystème dans le sens où les aliments gaspillés sont transformés en déchets constituant, désormais, une source de pollution, notamment avec les modes actuels de gestion des déchets, caractérisés par de faibles taux de couverture de la collecte et le recours quasi automatique à la mise en décharge».
Il faut dire que le phénomène n’est pas propre à notre pays, mais selon les chiffres de la Fao, un quart de la nourriture produite dans le monde est jeté avant d’atteindre les assiettes.
C’est dire que le gaspillage alimentaire suscite de nombreux problèmes d’ordre éthique et environnemental, puisqu’il représente une dépense inutile de ressources naturelles telles que les terres cultivables et l’eau, et occasionne des émissions de gaz à effet de serre.
La Tunisie occupe, pour sa part, la première place en termes de gaspillage alimentaire au Maghreb et la deuxième place dans le monde arabe, selon le rapport de l’Indice de gaspillage alimentaire pour l’année 2024 publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).
En tout état de cause, maintenant que les autorités sont conscientes de la gravité du fléau et des moyens susceptibles d’y remédier, il est urgent d’agir dans le cadre d’une action concertée impliquant les différentes parties.