La revue annonce dès la couverture les thèmes phares traités par ce 4e numéro. Le sujet dominant reste la dérive flagrante des médias occidentaux dans leur couverture de la guerre à Gaza. Le monde arabe, peuples, dirigeants et médias ont constaté avec effroi les partis pris immodérés et l’alignement total des médias occidentaux sur les positions et les versions d’Israël, tout au long de cette guerre sans répit qui a dépassé les 200 jours.
Le magazine des Radios arabes vient de paraître. Une publication de l’Asbu, acronyme anglais de l’Union de radiodiffusion des Etats arabes, accompagnée pour cette fois du rapport annuel qui porte sur l’exercice 2023. C’est une revue trimestrielle qui couvre les activités des médias audiovisuels, de l’espace de communication mondialisé en général et celui de l’Union en particulier.
Dès 2016, l’Union a eu à cœur d’éditer une revue sous une nouvelle forme et dans un style qui se veut en phase avec une conception moderne. Nouveautés dans le fond et la forme qui ont conféré une touche esthétique et davantage de diversités du contenu. L’attention s’est également portée sur l’élargissement du réseau des contributeurs, y compris des experts spécialisés et des universitaires. Le magazine publie à chacune de ses nouvelles parutions, outre les articles en lien avec l’actualité de l’Union, des études et des recherches approfondies sur des thématiques diverses.
Dans la mesure où le magazine cherche à s’ouvrir aux talents reconnus pour leur expertise dans le monde arabe, il rend compte des activités de l’Union et celles des médias arabes à travers l’évolution de leur environnement qu’il soit culturel, social, économique ou encore technologique. A cet effet, une section avait été ajoutée aux rubriques du magazine sous l’intitulé : «Actualités dans les technologies de la communication» qui a fait son chemin depuis.
Un numéro spécial
Dans son numéro du 4 janvier 2023-2024, le magazine annonce dès la couverture les thèmes phares. Le sujet dominant reste la dérive flagrante des médias occidentaux dans leur couverture de la guerre à Gaza. Le monde arabe, peuples, dirigeants et médias ont constaté avec effroi les partis pris immodérés et l’alignement total des médias occidentaux sur les positions et les versions d’Israël, tout au long de cette guerre sans répit qui a dépassé les 200 jours.
La mort massive de femmes et d’enfants, le nombre de blessés, la destruction totale des infrastructures civiles, des foyers onusiens, des écoles et des établissements hospitaliers, rien n’a fait fléchir les médias occidentaux pourtant prompts à donner des leçons aux autres en matière de liberté d’expression, d’honnêteté intellectuelle et d’impartialité qui devraient guider le travail journalistique.
Autres événements couverts par le magazine, la réunion de la 43e session ordinaire de l’Asbu. En prélude à la réunion, une minute de silence a été observée et la sourate Al-Fatiha récitée, à la mémoire des martyrs palestiniens tombés par milliers tout au long de l’agression brutale qui se poursuit contre Gaza, contre la population civile et le reste des territoires palestiniens.
Evénement majeur traité par la revue, la conférence organisée par l’Union de Radiodiffusion des États arabes, à Tunis, les 17 et 18 janvier 2024, sur le thème «Les médias à l’ère de l’intelligence artificielle, opportunités et paris».
De plain-pied dans l’ère de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui considérée comme l’une des questions majeures qui soulèvent les controverses, les craintes et déchainent les passions. L’IA oblige les médias à s’adapter aux changements, à se développer et interagir avec les innovations technologiques, en employant les ressources humaines et en les préservant de manière à ce qu’elles ne perdent pas leurs rôles et leurs positions. En plus de prendre en compte les enjeux liés aux droits à la vie privée et à la cybersécurité. À cet égard, Mohammed bin Fahd Al-Harithi, président de l’Union de Radiodiffusion des États arabes et PDG de la Société saoudienne de radio et de télévision, a déclaré que l’intelligence artificielle domine désormais les intérêts des individus et des sociétés et qu’elle n’est pas une ennemie cachée.
Lors de la séance d’ouverture, Al-Harithi s’est félicité des progrès réalisés au cours de l’année 2023, grâce au travail rigoureux de l’équipe de l’Union. Ajoutant que celle-ci a été pionnière en lançant sa plateforme, Asbu Cloud, qui a ouvert des horizons prometteurs et fournit les meilleurs services. «L’Asbu entre de plain-pied dans l’ère de l’intelligence artificielle, avec la détermination de poursuivre la transition numérique sous les meilleurs auspices», ajoute en substance Al-Harithi.
Les participants à la conférence ont convenu que l’IA est devenue un élément essentiel dans les organes médiatiques et y occupe une place importante. Il faudra, de ce fait, lui accorder l’attention nécessaire, sans que cela ne conduise à devenir une menace pour les ressources humaines d’une part et les valeurs éthiques, d’autre part.
Un exercice pratique
Mohammed bin Fahd Al-Harithi a, en outre, énuméré quelques événements majeurs qui ont marqué l’année écoulée, dont l’organisation de la vingt-troisième session du Festival arabe de la radio et de la télévision sous une forme nouvelle, marquée par des améliorations qui ont touché la plupart des activités. Et, pour la première fois dans l’histoire du Festival, la cérémonie de clôture s’est déroulée à l’intérieur du théâtre de Carthage devant des milliers d’invités et de spectateurs.
En marge de la conférence des médias arabes, a été inaugurée l’exposition sur l’Intelligence artificielle, à laquelle ont participé des sociétés internationales spécialisées dans les applications de pointe destinées au travail journalistique, telles que la conversion de textes audio en textes écrits et la production de contenus pour les plateformes arabes et internationales. Des médias ont présenté, de leur côté, leurs expériences respectives en la matière.
Il est à noter que la conférence a été l’occasion d’aborder divers sujets liés, comme le respect de l’éthique et la législation, encore à l’état embryonnaire, devant réglementer l’usage de l’intelligence artificielle.
Dans ce magazine de très bonne tenue, illustré de photos haute définition, a été évoquée la capacité des médias arabes à s’opposer aux versions éhontées véhiculées majoritairement par l’Occident et à lutter contre leur acharnement à défendre l’indéfendable. La guerre contre Gaza a fait office d’un exercice pratique qui s’est déployé par médias régionaux et internationaux interposés, tous supports confondus.
A cet égard, il faudra évaluer avec objectivité ce qui a été fait et ce qui reste à faire, ainsi que la capacité des médias arabes à conquérir un public autre qu’arabe. Les médias arabes disposant d’atouts importants et suffisamment concurrentiels, potentiel humain et ressources financières, pour battre en brèche le récit formaté des médias occidentaux et défendre comme il se doit les nobles causes qui leur sont chères.
